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Un état des lieux des plus dégradants !

Le double chef-lieu de daïra et de commune de Maâtkas, ou ce que l’on ose encore appeler la «ville» de Maâtkas, a toujours été dans un état peu reluisant.

Une route dégradée, des trottoirs défoncés lorsqu’ils existent, l’insuffisance voire l’absence de l’éclairage public par endroit, le manque d’avaloirs et de bouches d’évacuation des eaux pluviales. De même que l’absence des services d’entretien de l’Algérienne des Eaux, de sorte que les fuites se font récurrentes, tendant à devenir constantes malheureusement. Le tout amplifié par le dépôt d’ordures ménagères anarchique. L’absence d’espaces verts et de lieux de détente a donné à Souk El Khemis une image repoussante et hideuse. Toutefois, avec les dernières pluies abondantes, le décor s’est significativement dégradé au point où il est devenu difficile de trouver un espace où mettre les pieds. Quant aux automobilistes et aux camionneurs, leur cauchemar est tout simplement dramatique. Les trous et les profondes crevasses leur mènent la vie trop dure. Ahmed, transporteur fulminera à ce propos : «Où sont passées les autorités ? Ne voient-elles pas que la chaussée est tellement labourée qu’il devient cauchemardesque de rouler même à vitesse de tortue ? Ne peuvent-ils pas effectuer de petites retouches pour limiter les dégâts, eux qui ont promis monts et merveilles lors de la précédente campagne électorale ? N’ont-ils pas promis à la population de faire de Maâtkas une localité où il fera bon vivre ? Le temps a hélas montré que leurs promesses ne sont que des paroles destinées à nous bercer de rêves et d’illusions». Comme lui, ils sont plusieurs à raller et à cracher du feu en direction des autorités qu’ils qualifient d’immobiles et d’inertes. Pour leur part les élus locaux se défendent becs et ongles en mettant l’état des lieux catastrophique sur le dos du projet de l’aménagement urbain, qui reste bloqué au niveau de la wilaya et de l’insuffisance des budgets alloués dans le cadre du programme communal de développement. Dans tous les cas de figure, il convient de signaler que vivre à Souk El Khemis n’est pas chose aisé. En hiver, il faut carrément chausser ses bottes et en été ce sont des masques qu’il faut porter pour éviter d’inhaler les nuages de poussière qui s’élèvent au moindre passage d’un véhicule et éviter la pestilence qui se dégage des différents points de chute des ordures ménagères. Le cauchemar des Maâtkis et des visiteurs continue, tant que le projet de l’amélioration urbaine n’est pas lancé.

Une gare routière SVP !

La daïra de Maâtkas au sud de la wilaya de TizI-Ouzou, regroupant deux municipalités à savoir Souk El Tenine et Souk El Khemis, est une daïra où les manques se comptent par dizaines. L’absence d’espaces juvéniles sportifs et culturels, l’inexistence du secteur bancaire, de la protection civile, d’un hôpital et de bien d’autres secteurs pourtant vitaux. Des besoins qui rendent la vie dure aux cinquante mille habitants répartis sur le territoire de la daïra. Cependant, l’indisponibilité d’une gare routière complique davantage la vie des citoyens et des voyageurs en particulier. A Souk El Khemis à titre illustratif, les nombreux voyageurs galèrent en hiver comme en été pour rejoindre la ville des genêts où toute autre destination. Hormis deux ou trois exigus abribus, aucune autre trace de lieux où attendre les fourgons et les cars. Les voyageurs sont contraints d’attendre sur les trottoirs. En période de froid et de pluies, ils doivent d’abord prendre une douche écossaise par temps pluvieux et subir le froid glacial avant de monter dans le fourgon. Sachant qu’au premier jour de la semaine (dimanche) le nombre de voyageurs augmente sensiblement, le risque de passer toute la matinée sur les trottoirs n’est pas écarté. Les étudiants, les ouvriers et les voyageurs d’un jour sont sérieusement malmenés. Ajouter à tout cela que les transporteurs privés assurant la desserte sur Tizi-Ouzou doivent d’abord rallier Souk El Tenine. Au retour, ils ne font que passer. Les places sont déjà prises au grand dam des Maatkis. Certains se rendent d’abord à Souk El Tenine en vue de prendre une place et rejoindre Tizi-Ouzou. Là aussi, la situation n’est pas beaucoup meilleure. La place faisant office de station n’est autre que le centre du chef-lieu. Dès la matinée, les voyageurs affluent en grand nombre et le transport vient toujours à manquer. Pour occuper une place, il faut faire des pieds et des mains. Le coude à coude est inévitable. Gars à ceux qui n’aiment pas les bousculades et l’entassement qui malheureusement n’est pas le seul apanage des tomates. Un sexagénaire venu en famille et voulant se rendre à Alger n’a pas manqué de raller : «Partout le transport est disponible. Ici à Maâtkas et à Souk El Tenine, il se fait rare surtout au début de la semaine. Les fourgons ne remontent pas de Tizi-Ouzou jusqu’à partir de 10 heures. Le transport public est mort et enterré depuis fort longtemps. Nous sommes du coup sommés d’attendre des heures et subir les caprices de dame nature. Le froid et la pluie en hiver et le soleil brûlant en été. C’est à se demander si les autorités locales sont conscientes de cet état des lieux chaotique et des souffrances que nous endurons à cause de l’absence d’une véritable gare routière et de transport du secteur étatique». De toutes les manières, la réalisation d’une gare routière et la prévision d’un plan de circulation à Souk El Tenine ou à Souk El Khemis ne sont pas à l’ordre du jour. Chose qui accentuera davantage les peines des voyageurs et qui maintiendra pour encore de nombreuses années en l’état actuel l’anarchie, les bousculades et le chaos régnants dans les deux chefs-lieux.

Hocine Taib

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