Le secret du fils de l’Ag’ellid

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(1re partie)

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).

Aiguiser la curiosité de quelqu’un et ne pas la lui satisfaire, peut valoir à son auteur les ennuis, beaucoup d’ennuis, c’est ce qui est arrivé à un jeune homme en premier lieu avec son frère, puis plus tard avec son beau-père, c’est son histoire que nous allons découvrir, d’après ce conte du terroir.Un roi (Ag’ellid’) possédait un fils nommé Idir âgé de vingt ans. Une nuit, alors qu’il était dans les bras de Morphée, il voit en songe deux jeunes filles, prénommées respectivement, Thafath G-itij (lumière du soleil), et Thafath B-Ayour (lumière de lune).Comme il était célibataire, il se vit époux des deux jeunes filles, mais s’il veut voir la chose se réaliser, il doit garder le secret, jusqu’à concrétisation du mariage souhaité. A son réveil le jeune homme est troublé, il erre dans les dédales du palais, quand il voit son père, au moment de manger, dans un moment d’oubli, il commence à lui raconter son rêve, puis se rappelant qu’il doit garder le secret, il se tait.Son père se sent offensé, lui demande de continuer son récit. Il se cabre comme un cabri. En tant qu’Ag’ellid’ (roi) non satisfait, il menace son fils de le vendre comme esclave pour avoir refusé de satisfaire sa curiosité.Ne voulant rien dévoiler, Idir fut vendu comme esclave à un négrier, qui doit le revendre dans un loitain pays à un marchand connu de son père.Son père le fait accompagner. d’une lettre à l’intention de son futur maître.Embarqué à bord d’un voilier, il se mêle aux marins, qui se mettent à jouer des jeux de hasard moyennant argent. Bientôt ils sont tous plumés par Idir. Ils se révoltent contre lui et veulent le jeter à la mer en furie.Pour sauver sa vie, il leur propose de leur restituer leur argent, à condition qu’ils le laissent lire la lettre écrite par son père. La transaction conclue, Idir prend la lettre et la lit, il est stupéfait par son contenu où il est écrit : -Idir est un assassin qu’il faut surveiller de près. Il réécrit la lettre à sa manière en disant ceci : “Idir est fils de roi, mais il devra être traité en homme ordinaire durant quelques mois. Et il en fut ainsi, de la part du marchand, auquel il était destiné. Un jour en flânant dans les dédales d’un marché, il entend les gens parler de la fille de l’Ag’ellid’ du pays qui se nomme Thafath g-itij, et qui est sur le point de mourir, car atteinte d’une maladie qui la cloue au lit depuis des années.Tendant l’oreille, il entend des propos alarmants à propos des médecins qui sont venus à son chevet qui ne l’ont pas guérie, et qui furent décapités. Ne retenant des propos que le nom de la jeune fille, Idir se rappelle son rêve, et se dit, que c’est la providence qui l’a envoyé ici.N’écoutant que son cœur, il se rend dans la cour du palais. Présenté au roi, celui-ci lui dit menaçant :Si tu ne guéris pas ma fille, tu vas être décapité !-J’accepte le risque majesté, mais si je la guéris, je veux l’épouser !-J’accepte, pourvu qu’elle soit guérie !Introduit seul au chevet de la jeune fille, Idir est ébloui par sa beauté, bien qu’elle semble flétrie par la maladie.Thafath g-itij, bien que mal en point, dès qu’il lui tient la main, elle lui murmure à l’oreille : -Comment t’appelles-tu ?-Je m’appelle Idir, C’est-à-dire vis !-C’est toi que j’attendais. C’est toi dont j’ai rêvé.Comme c’est étrange, dit Idir, moi aussi j’ai rêvé d’une jeune fille, qui s’appelle comme toi. Aussitôt comme par enchantement, Thafath g-itij se lève de sa couche. Elle est guérie.En annonçant la nouvelle à l’Ag’ellid’, ce dernier n’en croit pas ses oreilles, tellement elle semble incroyable, car en si peu de temps, la guérison est peu probable. Pour avoir le cœur net l’Ag’ellid’ se rend dans la chambre de sa fille, et constate de visu qu’Idir a dit la vérité. En guise de récompense, il la lui fait épouser.

Lounès Benrejdal(A suivre)

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