L’absence et le dédain des autorités de la wilaya de Guelma non pas uniquement à l’activité du HCA, mais au fait amazigh, n’ont pas, pour autant, mis fin au colloque sur la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel et la réappropriation de l’identité nationale
De nos envoyés spéciaux M. Mouloudj et Y. Imadalou :
Pour ainsi dire, les activités d’hier, ont vu défilé plusieurs spécialistes qui ont, tour à tour, apporté leur vision du patrimoine culturel, lesquels, dans leur majorité ont appelé à la sauvegarde et à la valorisation, puisqu’il « porte en son sein, l’identité algérienne plusieurs fois millénaire ».
Avant-hier soir, les débats ont tourné autour de l’enseignement de tamazight et son introduction dans l’école algérienne . Hakim Saheb, juriste, a traité de la problématique de l‘identité et la culture amazighes, entre réalité historique et déni institutionnel. Me. Saheb a mis l’accent sur le déni institutionnel, et aussi, sur la reconnaissance de la langue amazighe en tant que langue nationale et sa non prise en charge effective par l’école et les autres institutions de l’Etat. Youcef Merahi a traité quant à lui ,de la création du HCA : tamazight et le travail institutionnel. Kebri Boussad et Seddik Iazouguene, inspecteurs de tamazight à Tizi-Ouzou, ont abordé l’enseignement de tamazight en Algérie depuis l’année scolaire 1995-1996, qui a commencé dans 16 wilayas pour se retrouver seulement enseigner dans 9 wilayas du pays.
Les 16 wilayas des années 90 sont : Bgayet, Bouira, Alger, Tipaza, Tizi-Ouzou, Ilizi, El Baidh, Boumerdès, Ghardaia, Sétif, Batna, Khenchela, Biskra, Tamenrasset, Oum El Bouagui et Oran. Actuellement, souligne encore M. Iazouguene « le nombre de wilayas concernées par cet enseignement a régressé à 09 wilayas seulement ; on cite : les wilayas de Kabylie à savoir : Tizi-Ouzou, Béjaia, Bouira, Boumerdès, Alger ; les wilayas de l’Est : Batna, Khenchela et Sétif, concernant les régions sahariennes, il ne reste que Tamenrasset ».
Cette régression est due, selon M. Iazouguene au manque « de moyens matériels et humains » mais aussi, et surtout, « à une réelle volonté politique pour une prise en charge sérieuse et pérenne de cet enseignement ». Pour la matinée d’hier, les débats ont tourné autour de la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel. Hamid Bilek, sous-directeur du patrimoine culturel au HCA a traité de l’évolution des textes et lois de sauvegarde du patrimoine depuis l’ère coloniale à nos jours. Selon M. Bilek, l’arsenal juridique pour la sauvegarde du patrimoine existe mais « sans une volonté de traduire sur le terrain ces textes de sauvegarde et de valorisation». M.Ikherbane Mohand Akli a traité de la toponymie ou les noms des lieux en Algérie. Chiker Nacer a, quant à lui, évoqué le patrimoine culturel de la région de Guelma. M. Chiker est archélogue et responsable des sites archéologues de Guelma et de Skikda. M. Mohamed Ghobrini a fait la présentation de « deux géants de la langue amazighe : Cheikh Mohand Oulhocine et si Mohand Oumhand ».
M. M.

