Malek Bouguermouh ressuscité

Partager

La maison de jeunes d’Ighzer Amokrane (Ouzellaguen) a abrité du 6 au 8 mai courant la 13e édition des journées théâtrales dédiée au regretté Malek Bouguermouh, l’illustre dramaturge qui a légué à la postérité un riche répertoire.

Comme de coutume, cette manifestation culturelle a été organisée par la coopérative théâtrale de jeunes (CTJ) d’Ighzer Amokrane, qui a renoué pour l’occasion avec la scène culturelle après des années d’absence. Pour sa part, la municipalité d’Ouzellaguen a offert ses bons offices pour contribuer à la réussite de l’événement. Le rendez-vous a égrené une multitude de représentations théâtrales, données par des troupes venues de divers horizons et localités du pays. Le public, qui a fait le déplacement à la maison de jeunes, a ainsi eu à apprécier les pièces : « Haute sécurité » du Théâtre El Djadid des Issers (Boumerdes), « Sinistres » du Théâtre régional de Tizi-Ouzou, « Akka i Tella » de la troupe Malek Bouguermouh d’Ouzellaguen et « Alaachek fi dounia » de la troupe El Bahria de Tlemcen. Ces 13e journées théâtrales ont été clôturées par une remise de prix aux participants et ce, après le traditionnel dépôt d’une gerbe de fleurs et le recueillement sur la sépulture du dramaturge.

Une vie au service du 4e art

Le dramaturge Malek Bouguermouh tira sa révérence par un matin automnal de l’année 1989, laissant derrière lui des planches orphelines. Natif d’Ighzer Amokrane en 1946, Malek Bouguermouh s’engage très jeune dans le 4ème art. En 1968, il s’envole pour Moscou pour suivre des cours d’arts dramatiques à l’institut Gitis. Pendant cinq ans, le jeune kabyle fréquente assidûment le théâtre Maïakovski, situé non loin de la Place rouge. En 1974, c’est le retour au bercail avec, dans la musette, des rêves fous et des projets pleins la tête. Il se résout néanmoins, la mort dans l’âme, à un passage à vide et au bout duquel, il rejoint le Centre culturel d’Alger où il dirige un atelier d’art dramatique.

Sa première œuvre voit le jour en 1975. Une pièce pour enfants intitulée « Il était une fois », qui obtient le premier prix au 15e festival pour enfants à Sibinik (ex-Yougoslavie) où Bouguermouh est allé représenter l’Algérie. « El Mehgour », adapté d’une pièce de Slimane Benaissa, sera le 1er spectacle professionnel qu’il montera en 1978 pour le compte de la télévision algérienne. Toujours à l’ex-RTA, cette fois c’est la pièce « Tarik Essaada », une adaptation de l’œuvre du dramaturge soviétique Rosov, que Bouguermouh mettra en scène.

En 1988, il débarque au Théâtre régional de Béjaïa (TRB) qu’il dirigera, jusqu’à sa disparition tragique. Epaulé par une pléiade de comédiens du cru, il montera la pièce « Hzam El Ghoula », puis une année plus tard, « Rjal Yahlalef », qui finiront par asseoir la notoriété d’un metteur en scène qui aura voué toute sa vie aux planches.

N. Maouche

Partager