Site icon La Dépêche de Kabylie

La municipalité paralysée

La commune d’Amizour, à l’instar de celles du reste du pays, est quasiment paralysée par la grève initiée par le syndicat SNAPAP, ce qui n’est pas sans engendrer des désagréments aux citoyens.

En dépit du service minimum assuré par les communaux grévistes, et qui consiste à assurer la distribution d’eau potable ainsi que le ramassage d’ordures des points sensibles comme l’abattoir et l’hôpital, et la transcription des décès, le vie quotidienne commence à se détériorer du fait de la restriction des services communaux touchant plusieurs domaines. Lors de la première grève, l’on avait déjà constaté la dégradation de l’environnement par des immondices stagnées à plusieurs endroits des quartiers et villages. Quant à la fermeture des services de l’état civil, elle laisse les usagers en expectative sans possibilité de se faire délivrer les documents nécessaires. Les écoliers du primaire ne sont pas épargnés puisque les cantines scolaires ont baissé rideau suite à l’adhésion totale du personnel de la commune à ce mouvement de grève. Un mouvement dont les organisateurs à Amizour ont qualifié de dernier recours afin de pousser les pouvoirs publics à donner suite à leurs revendications socioprofessionnelles. K. Larfaoui, premier responsable de la section communale SNAPAP, entouré des autres membres du bureau local et de quelques autres grévistes, veille à ce que toute urgence signalée soit prise en charge par les chargés du service minimum. «On ne joue pas avec les souffrances de nos citoyens à répondre à leur préoccupations urgentes. Au premier jour de grève, nous avons déployé nos employés afin de rétablir la distribution d’eau à la localité de Merdj Ouamane», dira en substance le délégué syndical, qui trouve que les solutions sont entre les mains de leur tutelle qui doit répondre à leurs doléances dans un bref délai. Dans le hall du siège de l’APC, utilisé comme Q.G des grévistes, l’ambiance est à son comble. On s’échange des informations par rapport au taux de suivi de la grève à travers les municipalités du pays, ainsi que les informations données par différents journaux sur le débrayage. Chacun fera sa propre lecture, mais l’on s’accorde à dire que le taux de suivi national qui dépasse les 80% un est un signe révélateur de la détermination des communaux à ne pas lâcher prise jusqu’à obtenir gain de cause. «Nous ne voulons qu’un salaire digne dans un pays qui se dit riche, je ne peux plus joindre les bouts à subvenir aux besoins de mes six enfants avec un salaire misérable de 16 000 Da, après 22 ans de service», clame un des grévistes, la cinquantaine, fonctionnaire à l’APC. Lui coupant la parole, un de ses collègues abonde dans le même sens pour dire que personne parmi ces employés communaux n’est bien dans sa peau, car lui comme plusieurs autres sont recrutés dans le cadre d’un contrat, ils attendent une régularisation qui tarde à venir depuis des années, alors qu’ils accomplissent les mêmes tâches que les titulaires, avec un semblant de salaire, n’atteignant parfois même pas le SMIG. Le mécontentement est général et à entendre ces employés communaux raconter leur misère, l’on comprend rapidement les défaillances et les insuffisances qui caractérisent nos services administratifs et techniques.

Nadir Touati

Quitter la version mobile