“Nous sommes là pour aider”

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A l’instar des wilayas d’El Oued, d’Oran et de Sidi Bel Abbés, Béjaïa a reçu, dimanche dernier, Rachid Mekhloufi, Mohamed Soukane et Hamid Zouba, membres de la fondation de l’équipe historique de football du FLN.

Coïncidant avec le 53e anniversaire de la création de l’équipe du FLN, la venue à Béjaïa de ces trois membres fondateurs de cette glorieuse formation a été l’occasion pour eux d’animer une conférence-débat à la Maison de la culture Taos Amrouche de la ville. « Nous sommes là pour donner un coup de fouet au foot et convaincre les gens de l’utilité de la création de l’école de football », dira l’illustre Rachid Mekhloufi, qui rajoutera qu’« en ce moment, notre équipe nationale est dépendante des clubs européens, en plus du fait que nos clubs importent des joueurs pour le championnat national, alors qu’il y a peu de temps, on en exportait pour les championnats étrangers ». En développant son idée de création des écoles de football, qu’il ne faut pas assimiler aux académies, comme il tiendra souligner, Mekhloufi insistera en constatant, notamment, que Béjaïa possède déjà ses écoles de football et sur la disponibilité des membres de la fondation à venir en aide aux techniciens locaux. Faisant un historique sur la création de l’équipe du FLN en 1958, l’orateur rappellera que lui et ses camarades avaient refusé de jouer la coupe du monde, en Suède en 1958, sous les couleurs de la France, pour répondre à l’appel du FLN et aller, ainsi, directement en Tunisie pour y créer la première équipe nationale algérienne de Football. L’objectif de cette création était la médiatisation des événements qui se produisaient en Algérie, notamment auprès de l’opinion française qui ignorait, en majorité ce qui se passait réellement en Algérie. C’est ainsi qu’il soulignera qu’un premier groupe, d’une dizaine de joueurs, avait fait le déplacement en Tunisie, rejoint, quelques semaines plus tard, par leurs autres camarades. Selon Mekhloufi, l’équipe de l’époque pouvait, aisément, remporter la coupe du monde. Il tiendra, aussi, à souligner que l’idée de la création de cette équipe émanait de Boumezrag, Bentifour et Aribi, grands joueurs de l’époque. De son côté Hamid Zouba parlera de la sympathie qu’a eue la Révolution algérienne auprès des chancelleries étrangères, après les prestations de l’équipe de football et, d’ailleurs, il rappellera les paroles de Ferhat Abbas qui leur avait déclaré que l’équipe du FLN a fait avancer la révolution d’une dizaine d’années. Pour Zouba, leur présence en Tunisie leur a permis d’apprendre le militantisme et d’épouser l’idéal patriotique. Durant le débat qui s’ensuivit, plusieurs questions ont été posées à ces icônes par les présents, notamment les techniciens en football de la région, de la nouvelle et de l’ancienne génération, « Oui j’ai eu des propositions pour rejoindre l’équipe de France, lors de mon passage en 65/66 à l’AS Saint Etienne, mais j’ai carrément refusé car j’avais déjà décidé définitivement d’être algérien et pas français », répondra Mekhloufi à une question d’un présent, enchaînant, en réponse à une autre question, que lui et ses camarades n’ont jamais abandonné le football algérien, mais qu’ils ont été plutôt, mis à la porte par les décideurs. Concernant la mise à profit de leur expérience pour les jeunes, il rétorquera que c’est avec les éléments qu’ils ont formé que l’équipe nationale a évolué pendant plus d’une décennie et que c’est à partir du début des années 90 que cette EN avait commencé à sombrer, car il n y avait pas de relève sachant que les joueurs qui avaient participé à la coupe du monde de 82, les Fergani, Merzekane, Madjer et autres, auraient pu être les futurs entraîneurs et cadres du football algérien, pour peu que les pouvoirs publics en auraient mis les moyens pour les former. Pour l’orateur, l’équipe de 82 ressemblait à celle, historique, du FLN. En conclusion, il se désolera que l’argent ait remplacé le patriotisme et rappellera à l’assistance les cas des joueurs de l’équipe nationale qui avaient remporté la médaille d’or aux jeux méditerranéens de 75 et qui n’ont reçu, en guise d’encouragement, qu’un livret d’épargne d’un montant de 5000 dinars. La visite de ces trois figures emblématiques du football algérien à Béjaïa est un événement qui revêt d’un caractère historique et a été organisé conjointement, par la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya et la fondation de l’équipe historique du FLN. Outre cette conférence débat, il y a eu l’organisation d’une rencontre de football en salle, à la salle OMS de l’OPOW de Béjaïa, ayant opposé l’équipe des benjamins de la JSMB à celle des benjamins de l’école d’Akbou (DJS).

A. Gana

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