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L’ODEJ boudé par les jeunes

L’office des établissements de jeunes (ODEJ) de Bouira semble voué à jouer les seconds rôles, voire même de figurant sur la scène associatif de la wilaya. En effet, ce centre qui a pour mission de contribuer à l’information et l’orientation ainsi qu’à l’animation de la jeunesse, se contente d’être un simple spectateur passif, en déphasage total avec les aspirations de la même jeunesse qu’il devait accompagner dans les domaines socio- économique et culturel. Cependant, c’est tout l’inverse qui est constaté. Cet organisme dépendant de la direction de la Jeunesse et des sports de Bouira, est dans l’incapacité d’offrir le suivi pour lequel il a été créé en témoigne les rares initiatives émanant de cet office qui peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. A propos de ces actions, elles ne sont guère étudiées, et ne répondent nullement aux réels besoins de leurs destinataires, c’est-à-dire les jeunes. Ces derniers, ne sont pas dupes, et boudent systématiquement toute opération parrainée par l’ODEJ, c’est ce qu’expliquera Madjid, jeune chômeur : «Ecoutez, depuis sa création, cet établissement ne cesse de se prévaloir comme une solution efficace et fiable, visant à aider et à encourager les jeunes dans leurs démarches. Néanmoins, on a rien vu venir. Les responsables de ce centre ne s’occupent que de leurs affaires et des galas, par ci, par là. Et le comble de l’absurde, c’est qu’à la moindre occasion, ils viennent nous signifier que l’ODEJ est là afin de mettre à notre disposition tous les moyens appropriés, et des informations susceptibles de nous orienter, bref, une leçon de langue de bois». Il faut signaler au passage, que les moyens d’orientation et d’assistance fournis par cette institution sont dérisoires, à titre d’exemple : tournoi de ping-pong, conférence sur la dialectique (animée par un illustre inconnu) et autres manifestations dont l’intérêt et l’utilité restent à démontrer. Autre illustration de la stérilité de cet office des établissements de jeunes, son siège, situé au détour d’une ruelle peu fréquentée, des locaux minuscules, qui passent presque inaperçus, si ce n’était l’imposante plaque indiquant le siège de l’ODEJ. A l’intérieur, rien n’indique «le développement des activités de proximité» ou encore «entreprendre, soutenir et écouter la jeunesse». Ce sont là quelques slogans matraqués par ce centre afin de «justifier» sa raison d’être. Par contre, ce qui est frappant, c’est la froideur et même l’austérité des lieux. Les quelques employés qui s’y trouvent, «tuent» le temps comme ils peuvent, cherchant à rencontrer le 1er responsable de cet établissement, ce dernier est inscrit aux abonnés absents. A proximité un jeune trentenaire, confira d’un ton ironique : «Ici, c’est le siège des réceptions et galas dédiés à la commémorations des fêtes et évènements en tout genre. Mis à part cela, le reste du temps, c’est mort !». Et ajoutera, toujours en usant d’ironie : «Ah si, le 1er Novembre et autres jours fériés, ils sortent les amplificateurs et les baffles, pour nous faire écouter de la bonne musique. Cet ODEJ est un moyen comme un autre de nous faire croire que la jeunesse est au cœur des préoccupations des autorités. Quelle hypocrisie !» A travers tout ce qui a été relevé il est aisé de s’établir un constant en posant l’interrogation suivante : Quel rôle joue l’ODEJ ?

Ramdane B.

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