L’APC d’Assi Youcef a présenté vendredi son bilan pour l’exercice 2010 à la salle de réunion de l’école primaire du chef-lieu communal en présence de Karim TABOU, premier secrétaire du FFS, dont est issu la majorité de l’exécutif communal. Il était accompagné des membres du secrétariat national et des élus de l’APW, des comité de villages, des représentants du mouvement associatif ainsi que de nombreux citoyens de la municipalité de Ath Si Youcef.
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la démocratie et des libertés, et souhaité la bienvenue aux présents, le premier magistrat de la commune, M. Benbelkacem Belkacem, a procédé à une lecture, sur data show, du bilan de son exécutif pendant l’exercice 2010. Toutes les prévisions, les recettes et les dépenses ont ainsi été passées au peigne fin. Les réalisations et ce qui reste à concrétiser sont annoncés aux citoyens. Les entraves et les multiples difficultés, rencontrées par l’APC, ont aussi été abordées par le maire. En final, il en ressort que l’APC d’Assi Youcef ne fonctionne que grâce aux subventions accordées par le pouvoir central. La moitié du budget de la commune est consacré à la masse salariale et le peu de chose qui reste est utilisé pour la prise en charge des doléances les plus urgentes des citoyens. A ce sujet, le P/APC déclarera à l’assistance : « Nos moyens sont tellement limités que nous ne pouvons guère satisfaire toute les nombreuses, et légitimes, doléances de nos administrés. La balance penche surtout du coté de la demande, alors que l’offre est insignifiante. Une donne qui arrange le pouvoir qui essaye, vaille que vaille, de tenir les rennes. Notre commune est pauvre et ne fonctionne que grâce au bon vouloir du pouvoir central. Il fait le beau et le mauvais temps, et, généralement, il préfère le mauvais temps ». Après quoi le débat a été ouvert.
Le premier grief retenu contre l’exécutif consiste en les maigres entrées de la commune qui n’atteignent que 26 millions de centimes/an ce qui ne représente que 1, 94 % du budget total de la commune.
« Cessons de quémander et de tendre la main ! », dira un sage de la région.
A ce sujet, un citoyen n’hésitera pas à noter : « Vous nous dites que notre APC est pauvre et ne gagne que moins de 2% de son budget. Pourquoi ne pas faire des démarches pour gérer la carrière d’Assi Youcef ? La case de la commune n’arrête jamais de travailler, où va l’argent de sa location ? ». Le maire rétorque : « Vrai ! La case ne s’arrête jamais, sachez que nous l’utilisons pour l’entretien et la réparation des pistes. Nous l’utilisons gratuitement, aussi, pour aider les citoyens bénéficiaires de l’habitat rural quant ils sont vraiment des cas sociaux. Nous la louons, aussi, pour des particuliers à des prix raisonnables. Le régisseur communal tient un registre où tout est mentionné centime par centime, et vous pouvez tous le consulter. Quant à la gestion de la carrière de la localité sachez que la période de l’état d’urgence, toujours en vigueur, ne nous le permet pas car la carrière a besoin d’explosifs pour fonctionner. Un matériau que seul les services de sécurité gèrent ». D’autres intervenants ont pris la parole pour inviter l’exécutif communal à partager équitablement les budgets de la municipalité. Le maire s’expliquera et répondra, aux différents questionnements de ses administrés, avec beaucoup de tact et de conviction. Les problèmes du raccordement au gaz, de l’assainissement, de l’habitat rural, de la culture, de la pratique sportive et d’autres volets sont discutés sereinement. L’intervention la plus acclamée est, sans doute, celle de ce sage de la localité qui indiquera, dans un langage mesuré et à la manière des anciens : « Ce n’est pas seulement aux élus de lutter, les citoyens, aussi, doivent s’impliquer dans la gestion de la commune. Le maire ne peut pas régler tous les problèmes s’il ne reçoit pas les financements suffisants. Cessons de quémander et de tendre la main ! Revendiquons nos droits. Nous ne devons, en aucune manière, rater l’actuelle conjoncture. Prenons le train en marche. Pendant que les caisses de l’état débordent, nous attendons que l’aumône nous tombe du ciel ». C’est à ce moment que le premier secrétaire du plus vieux partis de l’opposition est invité à prendre la parole. Comme à son habitude, il ne mâchera pas ses mots : « C’est une triste réalité mais elle est là les élus locaux ne peuvent plus faire grand chose pour faire avancer significativement la roue du développement dans leurs circonscriptions. La clé est ailleurs, vous le savez parfaitement. Toutefois, dans d’autres APC, tenues par d’autres partis, on ne trouve pas ce genre de climat, fait de transparence, de débats et, tout simplement, de démocratie. C’est ce que nous avons toujours prôné et recommandé. Quant vous ne pouvez pas prendre en charge les revendications des citoyens, ayez, au moins, la décence de bien les recevoir et de leur bien expliquer la situation. Dans le passé pour être reçu par le maire, il fallait faire de la gymnastique, aujourd’hui, grâce à nos élus, tous les jours et tous les lieux sont faits pour la réception ». Sur ce, la séance a été levée vers 15 heures de l’après-midi.
H. T.

