Le thème renvoi dès la première lecture à une problématique qui peut, réunir dans un seul questionnement, liberté de la parole, droit humain, acculturation, manipulation, ostracisme…
Les médias, la langue officielle, une prééminence d’abord, ensuite, les langues maternelles en Algérie, autre statut donc aucune prédominance dans le champ audio-visuel, et l’influence sur ces langues. Entre prééminence de la langue officielle et les autres langues reléguées à un second plan ou » minorées » du fait d’une décision, à vrai dire, politique, mais institutionnalisée qui fait que l’interrogation sur le rôle d’un média dans la promotion d’une langue et culture ou son aliénation pour mieux l’affaiblir est de taille. Le colloque du HCA à Boumerdes, depuis hier, et qui prendra fin aujourd’hui, a suscité des débats houleux. Hormis le fait que les médias algériens ont, encore besoin de » s’acclimater » avec une nouvelle donne, depuis 2002, l’officialisation de tamazight en tant que langue nationale, mais aussi, les médias lourds, bien entendu, doivent jouer leur rôle de promoteur de la langue véhiculaire et sa culture en lieu et place d’une folklorisation tous azimuts. Hier, la Maison de la culture Rachid Mimouni, a accueilli aussi, pour une première pour le HCA, des élèves venus du collège Boukabous Ahmed, de Chabet El Ameur. Après des remerciements aux responsables de la Culture et ceux de l’Education de la wilaya, Youcef Merahi, SG du HCA a souligné que » nous avons un problème avec ceux qui utilisent la langue arabe pour casser tamazight « . Ceux-là a-t-il ajouté disent que, » la langue arabe est une langue utilitaire et tamazight est vernaculaire « . Pour les communications présentées hier, il est lieu de souligner que Me. Hakim Saheb, enseignant à Université de Tizi-Ouzou a abordé la question de » l’introduction de tamazight dans les médias : contraintes juridiques et perspectives « . Pour Me. Saheb, l’introduction d’une langue dans les médias et sa situation » à se demander sur la situation des droits de l’Homme « , car, la droit à l’information est garantie par des textes de lois. Pour étayer ses dires, ME. Saheb fait appel à la déclaration universelle des droits de l’Homme et la ratification, par l’Algérie qui textes y afférents. Le fait amazigh est passé par deux étapes, selon le conférencier. Ainsi, la première se résume à un état d’exclusion de cette réalité de l’identité nationale avec la prééminence du fait arabo-islamique et la seconde étape est la revendication et les acquis arrachés dans un ordre institutionnel hégémonique, a-t-il résumé. La deuxième communication est présentée par Hichem Souhali, universitaire venu de Batna et Soraya Bouzidi, venue, pour sa part de l’Université de Khenchela. Les deux communicants ont abordé le thème des réseaux sociaux et leur apport à la diffusion et la promotion de la langue, le cas de facebook. Sous le thème précis de » Facebook ou la naissance de l’identité/conscience globale « , les deux universitaires estiment, chacun pour sa part que » cet outil, Facebook, est un phénomène qui commence à avoir des répercussions considérables sur la jeunesse en Algérie. Ils se posent la question de l’apport de cet outil à la langue en précisant qu’il peut » aider la jeunesse algérienne à conserver les spécificités identitaires et linguistiques qui lui sont propres, ou, au contraire, va-t-il gommer les traits spécifiques et les remplacer par une identité globale uniforme ? ». Temagoult Slimane, sociolinguiste à l’Université de Biskra a présenté une communication sur » les implications pédagogiques dans l’enseignement de la langue maternelle « . La séance d’après-midi était consacrée aux médias. Mokrane Chiki, journaliste à la Dépêche de Kabylie, Aghmis Imazighen, supplément en tamazight a abordé « tamazight langue de presse. L’expérience d’Aghmis imazighen de la Dépêche de Kabylie « . M. Chiki a donné une rétrospective de l’emploi de la langue amazighe dans la presse écrite et une projection d’avenir sur cet emploi. Abdennour Abdesselam, a , quant à lui, traité du système média comme stratégie de déculturation. Pour M. Abdesselam, » le système média constitue un cheminement moderne de la neutralisation d’une culture « . Où l’ on s’attaque à la langue et l’image à la culture, a-t-il souligné. Pour le communicant, la culture amazighe » dispose de soubassements culturels et linguistiques assez puissants qui lui permettent de résister face au rouleau compresseur des médias « .
M. M.