“L’objectif est de rapprocher les entreprises des modes de gestion et de productivité mondiales de quelques 20.000 petites et moyennes entreprises à l’horizon 2014″ déclarera Abdelkrim Boughadou, directeur de la compétitivité au ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, lors de la journée de sensibilisation et de vulgarisation du nouveau programme de mise à niveau organisée, dans la journée d’hier, par la chambre de commerce et d’industrie « Soummam » de Béjaia à la Maison de la culture Taos Amrouche.
Ce programme, étalé sur un quinquennat, coûtera la bagatelle de près de 400 milliards de dinars et s’axera autour de la mise à niveau des capacités de gestion, d’organisation, de maîtrise de la connaissance et de l’innovation, de mise à niveau des ressources humaines et enfin de la qualité de l’entreprise ceci dans le cadre d’un processus d’émergence des PME lesquelles représentent les quatre cinquièmes du tissu des entreprises et contribuent à près de la moitié du produit intérieur brut.
Le but de cette journée a été justement d’expliquer aux présents le programme gouvernemental arrêté en ce sens et surtout de cerner, à travers le débat qui eut lieu entre les conférenciers et les entrepreneurs présents, de manière aussi précise que possible les caractéristiques et les compétences spécifiques des entreprises algériennes pour mieux les comprendre et les valoriser dans une économie en pleine construction et de se concentrer sur les voies et moyens pouvant les aider ainsi à évoluer dans un environnement sain. Ce programme se veut un challenge continu et permanent dans l’organisation et la rentabilisation des PME et d’ailleurs les objectifs de mise à niveau des 20.000 PME et de création de 3 millions nouveaux postes de travail sont réalisables dira en substance le directeur central du ministère. L’orateur rappellera aussi que la mise à niveau est un processus continu d’apprentissage en vue d’acquérir des compétences d’entreprenariat et des méthodes de management et qu’elle est sensée développer surtout la culture de l’entreprise. C’est un argument de choix pour influencer positivement la compétitivité des entreprises. En parlant des conditions d’éligibilité à cette mise à niveau, l’orateur informera l’assistance que depuis la tripartite d’avant-hier, il a été décidé que désormais toutes les entreprises employant entre 1et 250 travailleurs peuvent y prétendre alors que les premiers textes avaient ciblé celles employant à partir de 20 travailleurs pour le secteur du bâtiment et à partir de 10 employés pour les autres secteurs. De son côté le directeur régional de l’agence nationale de développement des PME, Mohamed Khoudri, axera son intervention sur le manuel des procédures administratives pour l’acheminement du dossier à partir de l’entreprise jusqu’au niveau central. Il rappellera, en outre, que ce principe de mise à niveau n’est pas une nouveauté et qu’il a été initié aux états unis d’Amérique en 1953 et qu’il s’est soldé par l’augmentation du nombre de PME atteignant les 10 millions lesquelles sont parvenues à contribuer à concurrence de la moitié du produit intérieur brut du pays. Il dira toutefois que la seule nouveauté algérienne est que c’est un programme fleuve qui embrasse tous les secteurs et profils de l’entreprise avec des spécificités propres aux algériens. Pour sa part, Hamou Ahmed Touhami, wali de Bejaia, qui avait pris la parole, parlera de l’urgence de la réhabilitation des zones industrielles d’Akbou et El Kseur tout en se félicitant que dans le cadre du nouveau programme national de création de 36 nouvelles zones d’activités, la wilaya de Bejaia ait bénéficié de deux, l’une à Boudjellil et l’autre au chef-lieu. Il rajoutera que l’état doit faire le nécessaire pour prendre en charge les zones d’activités et dégager des fonds pour la réhabilitation des anciennes. D’ailleurs, il informera l’assistance qu’il est, à l’instar des autres walis du pays, invité à une réunion qui se tiendra demain à club des pins demain pour justement débattre des lourdeurs administratives rencontrées par les citoyens en général et des investisseurs en particulier.
A. Gana