Tizi Ouzou : L’enfance ou l’innocence exploitée

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Aujourd’hui, l’Algérie célèbre la journée nationale de l’enfance. Et pour la même occasion, et lors de chaque 1er juin, journée consacrée à l’enfance, des spectacles, des remises de prix, des pièces théâtrales, vont être organisés et projetés ça et là par des organisations et au profit d’une certaine frange de tous les petits qui ont la chance d’y prendre part.

Ceci afin de marquer l’événement annuel comme à chaque fois, d’ailleurs. Des responsables, des associations, et autres se permettront de dire que « nous fêtons la journée des hommes de demain « . Mais loin de toutes ces célébrations, dans un autre décor, réel cette fois- ci, la réalité est tout autre. C’est pour cette raison que si on se met à parler de la situation des enfants à Tizi Ouzou notamment, on ne pourrait pas dresser un vrai constat, car il est moins positif que celui dressé par les différentes instances. Des milliers d’enfants vivent au quotidien dans des conditions qui ne peuvent laisser insensible. Ils se voient délester de leur enfance innocente qu’ils n’ont pas eu la chance ni le droit de vivre pleinement. A quoi peut bien servir d’étaler les chiffres et statistiques, alors qu’on n’est pas en mesure de définir au mieux la réalité du terrain ? Le constat se fait au jour le jour. Des enfants qui travaillent, il en existe partout. Dans les champs, les chantiers, sur le bord des routes… Ils sont là à transporter, vendre, et à effectuer des tâches souvent pénibles pour leurs petits corps frêles. Des métiers à haut risques, pour leur santé physique, mais aussi morale et souvent avec des répercussions à long terme. Ces enfants, issus de familles déshéritées et défavorisées, sont obligés de mettre la main à la pâte, comme on dit, afin de subvenir aux besoins de la famille, au dépend de leur enfance. C’est ainsi que leur sont attribués, dès leur plus jeune âge ,des travaux auxquels ils doivent se conformer. Au lieu d’aller à l’école pour s’instruire, jouer, se salir, jeter un regard sur le monde plein d’innocence, chose propre aux petits êtres, ils plongent dans un autre univers, celui du travail et des responsabilités où ils sont impliqués. Une exploitation souvent dissimulée sous l’appellation d’apprentissage. Par ailleurs, et dans un autre contexte, le paysage quotidien est parsemé de ces petites figures innocentes qui ornent les trottoirs à la recherche d’une pièce donnée par un passant. Dans chaque coin de la ville, ces petits enfants, souvent seuls, sont livrés à eux même, au vu et au su de tout le monde. C’est à se demander où se trouvent ces organisations et autres associations qui se proclament défendre les droits des tous petits. Privés de leurs droits ,à l’image de la déperdition scolaire qui engendre un trop plein de temps inoccupé et devient une véritable source de délinquance et de criminalité juvénile. Avec tout ce que cela impute comme autres phénomènes de société.

Il serait peut-être temps que ces enfants profitent pleinement de leur enfance.

T. Ch.

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