Béjaïa : Une ville qui perd son enchantement

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Pour sensibiliser les jeunes sur la protection de nature et sur la propreté de la ville, l’APC de Béjaïa a, au cours de la présente année scolaire, lancé au niveau des CEM et des lycées un concours du meilleur article en arabe ou en français sur la protection de l’environnement. L’heureuse lauréate du 1er prix en français est Melle Ouali Imene, élève du lycée El-Hammadia. La Dépêche de Kabylie publie ici son article

Un environnement sain, propre et bien entretenu permet à l’homme d’évoluer dans un monde prospère et florissant. Malheureusement, l’importance accordée, par la population, à la préservation de la nature n’est pas à la hauteur de nos attentes et espérances, car l’homme de par son inattention et sa négligence ignore parfois les conséquences que cela pourrait avoir sur lui et sur ce qui l’entoure!

Autrefois, Bejaïa était réputée non seulement, pour son histoire riche et trépidante mais, aussi et surtout pour ses vues magiques et fascinantes. Elle est aujourd’hui, l’objet de moqueries, car elle se détériore à vue d’œil, conséquence du non-respect de l’environnement.

En effet, nous observons quotidiennement, sur nos trottoirs, dans nos quartiers et nos forêts des déchets horribles et indigne de notre cité. Notre ville est devenue une décharge à ciel ouvert dégageant des odeurs nauséabondes. On ne peut plus se balader ou circuler tranquillement sans que ces ordures nous interpellent. Regardons nos parcs  » Le lac Mezaia  » à Aamriw, impossible de s’y rendre, il est sale ! Et que dire de nos plages de Boulimat et Saket qui sont devenues infréquentables de par le degré de pollution et d’insalubrité qui les touchent. En été nous constatons des coupes de glaces jetables qui jonchent les routes salissant le paysage.

Il y a encore des sachets de chips vides, des emballages de bombons ou de cigarettes qui trainent toujours par- ci par- là. C’est devenu une habitude et quelque chose de courant, alors qu’il s’agit la de comportements à bannir. Les gens ne nettoient plus les excréments de leurs animaux de compagnie après leurs passages, particulièrement les chiens, ce n’est pas normal ! Même, l’oued Soummam n’est pas épargné les poissons d’antan ont disparu et font place à une prolifération d’insectes nocifs causant des désagréments. Et ces chantiers interminables sur des routes très prisées comme  » le chantier pour la réalisation d’une trémie à Ihaddadene  » qui en est un exemple criant. Les fuites fréquentes d’eau potable dues à la vétusté des canalisations deviennent un véritable problème, alors que celle-ci est une richesse naturelle essentielle pour la survie, la voire gaspillée ainsi est très alarmant, ce qui l’est encore plus c’est notre réaction, c’est-à-dire le silence et la passivité face à ce gâchis.

Aussi, l’urbanisation anarchique, dans certains endroits de la ville, a affecté son harmonie et a contribué à sa défiguration ! Tout cela disgracie la beauté de notre commune, l’amoindrie et l’empêche de s’épanouir.

Nous ne devons plus rester ainsi admirant la déchéance de notre municipalité. Il faut, sans plus tarder, prendre des mesures concrètes, qui permettront de freiner cet élan de saleté. Adoptons des comportements plus civiques. Arrêtons de jeter les ordures par les fenêtres, les balcons ou les terrasses des maisons.

Nous devons être solidaires, mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les quartiers, organiser des journées portes ouvertes pour la protection de la nature, distribuer des prospectus expliquant les gestes à faire et à ne pas faire afin de protéger l’environnement. Apprenons à nos enfants que la nature est précieuse pour un lendemain plus propre.

Luttons contre la déforestation qui se répand de plus en plus chez nous et plantons des arbres qui permettront d’éviter les érosions et les glissements de terrains. Organisons-nous en groupes de volontaires, pour aller nettoyer nos sites touristiques comme Gouraya, les Aiguades ou le Cap carbon qui crient à l’abandon et à la détresse.

Appelons les autorités à se mobiliser davantage afin de prendre en charge ces oueds abandonnés qui devraient être un atout plus qu’un inconvénient pour l’éclat et le faste de la localité. De plus, l’entretien des plages devient une nécessité incontournable afin d’attirer plus de visiteurs et de touristes. Nous devons activer dans les associations de quartier et adresser nos doléances à la commune pour nous aider soit à mettre plus de poubelles à la disposition des citoyens ou à prendre en charge le nettoyage de l’ensemble des secteurs de la ville. Le tri des déchets ménagers et le recyclage doit être d’actualité et ancré dans les comportements de tout un chacun. Nous devons obliger les autorités à réfléchir sur la possibilité de construction d’une usine d’incinération de déchets afin d’éliminer la décharge publique située en plein cœur du parc de Gouraya. Egalement, la réalisation d’une station d’épuration des eaux usées aidera sans doute, à purifier les eaux de nos plages.

Enfin, l’hygiène de notre ville doit être la priorité des élus et de la population. Il faut faire de la propreté de Béjaïa une mission qui passe avant tout dans les gestes du quotidien, c’est toute une éducation à inculquer, agissons maintenant afin de redorer l’image de notre magnifique et chère commune !

C’est seulement à cette condition que nous pouvons espérer reprendre son appellation de jadis  » Bougie, la perle de l’Afrique du nord « .

Imene Ouali

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