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C'est la psychose

Lundi dernier, des individus, à bord d’un véhicule 4X4, ont tenté d’enlever une femme, la quarantaine passée, au village Sanana dans la région de Draâ El Mizan. C’est la première fois que cela se passe dans un village. Dans une virée sur les lieux, nous avons essayé d’avoir de plus amples renseignements à ce sujet. « C’est une chose à laquelle on ne peut pas donner d’explications. La victime de ce rapt avorté n’est pas issue d’une famille aisée. Donc, on n’arrive pas à retrouver le mobile de ces personnes », nous a dit un habitant du village accosté sur les lieux où s’est produit cet acte. C’est une route qui traverse le village, une route fréquentée et, juste à côté il y a une épicerie. Cet acte a laissé les langues se délier. « On a peur, surtout pour nos enfants. Car, souvent, on entend parler des ces enfants auxquels on a arraché des organes », nous a répondu cet homme qui, depuis cette tentative de kidnapping, a commencé à accompagner sa petite fille à l’école. Le sujet est devenu d’actualité dans toute la région. Nous avons appris que dans un village voisin, un autre véhicule s’était arrêté pour prendre une enseignante qui se dirigeait vers son école. Devant le refus de cette jeune fille, une femme à bord du véhicule est descendue et a essayé de l’embarquer de force. D’ailleurs, d’autres faits similaires se seraient produits, mais officiellement, aucune plainte n’a été déposée au niveau des services de sécurité. « Dans les villages, c’est plus facile d’enlever, notamment des enfants, car les ravisseurs n’ont peur de rien », a répondu un membre d’un comité de village à notre question. Pour cet intervenant, ce sont les enfants qui sont les plus vulnérables.  » Dernièrement, mon fils et celui du voisin ont été abordés par des inconnus qui leur ont proposé des friandises. Heureusement, ils n’ont pas suivi ces individus qui voulaient les appâter « , nous a confié une enseignante. D’autres histoires, à ce propos, commencent à être racontées, mais il est difficile de confirmer leur véracité. En tout cas, la psychose s’empare des parents. Ce qui a semé le plus de doute, au sein des familles, c’est lorsque la presse écrite a rapporté dernièrement, le cas de personnes victimes de rapts. Dans certains villages, l’heure est à la concertation afin de s’organiser pour que ce genre d’actes ne s’y produise pas.  » Durant la décennie du terrorisme, nos concitoyens étaient tous conscients. Ils ne laissaient aucun étranger traverser notre village sans qu’il ne soit fouillé. Il est temps de reprendre ce réflexe. La vigilance est de mise », nous a confié un habitant du village de Tafoughalt. Même si pour le moment, ce n’est pas encore l’inquiétude, il est temps, quand même, pour les comités de villages de s’organiser pour éviter cette autre forme de terrorisme.

Amar Ouramdane

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