Situé au sud-est du chef-lieu communal d’Azazga et limitrophe de la commune d’Ifigha, le village Aït-Bouadda connu, pour son passé révolutionnaire, rencontre des problèmes exigus et multiples.
L’embranchement y conduisant fait croire aux visiteurs au vu de la route goudronnée que ce grand village est pourvu de toutes les commodités. Il suffit malheureusement d’y pénétrer pour se rendre compte de la malvie quotidienne de la population qui ne sait plus à qui s’adresser, tant une ignorance totale est affichée à leur égard, et ce, depuis des années. Au centre du village, une station de fourgon qui n’a de station que le nom est située sur un terrain poussiéreux. L’alimentation en gaz naturelle n’existe que dans les esprits alors que la pose de la conduite existe. En longeant les 500 mètres de piste menant vers le sommet de ce village, une piste non carrossable d’ailleurs, une décharge publique domine tout le contrebas. Celle-ci dégage des odeurs nauséabondes difficilement supportables. Elle est mitoyenne de deux puits, dont l’un sert à alimenter une partie du village. Les détritus qui s’amoncellent s’étalement sur une cinquantaine de mètres. Un jardin appartenant à un des habitants reçoit des ruissellements d’eaux usées provenant de cette décharge. Outre un puits d’eau potable, un point d’eau créé par le propriétaire et ensemencé de poissons occupe une partie de ce petit terrain. A cette allure, les 7 puits se trouvant dans ce quartier risquent donc d’en pâtir. Situé sur une parcelle privée qui se trouve dans l’indivision, cet amas d’ordures ménagères et autres est souvent visité par une personne qui vient dont on ne sait d’où afin de récupérer de la ferraille pour ses besoins lucratifs en n’omettant pas d’y mettre le…feu au grand deam des citoyens. D’autre part, un véhicule chargé de collecter ces ordures ne passe qu’une fois par semaine ! Afin de remédier à ces lacunes, les responsables locaux ont demandé aux citoyens d’établir une pétition, afin de trouver une solution à la piste citée plus haut et qui relie Thaqoravth, appelé communément Quartier Belmellat, au lieudit Thivarqouqine. Aspirer avoir enfin le minimum. Il est vrai que cette proposition a été faite après que ceux-ci (les responsables locaux) aient constaté de visu les problèmes dans lesquels végètent les citoyens de ce village. L’assainissement ayant été pris en charge par le village, l’APC d’Azazga qui avait promis de procéder à son bétonnage en …2004 ne semble point s’en inquiéter. Il est vrai toutefois, que les pouvoirs publics ont livré du tout venant, sans continuer les travaux nécessaires au maintien de cette piste, moyenâgeuse il faut le dire. Outre ce problème, l’eau devient une denrée très rare. Le village n’en est desservi qu’une fois par semaine, voire souvent par quinzaine. La saison estivale qui approche risque elle aussi d’apporter ses inconvénients. En effet, les habitants de ce village gardent en mémoire le gigantesque incendie qui s’est produit en 2006, un incendie provoqué par le feu qui consumait la décharge. Les dégâts lors de ce carnage écologique ont été estimés à un rucher composé de pas moins de trente ruches et à la perte de centaines d’oliviers partis en fumée. Devant le curieux silence de l’autorité locale et du découragement des citoyens, le village d’Aït-Bouadda court le risque de connaître une grave crise environnementale. Alors que des campagnes de sensibilisation pour la protection de la nature sont organisées à travers la région, ce village, isolé il faut le souligner, est totalement oublié. La détresse écologique y pointe dangereusement.
Rachid Yahou