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Macahu….!

Il ne fallait pas s’encombrer de préjugés ou d’autres considérations qui sont loin d’être celles du réalisateur.

En abordant cette page, ô combien importante dans l’Histoire de la Kabylie, Djamel Aït Iftène (Hacène), a voulu d’abord dépoussiérer une période charnière de cette même histoire et que l’historiographie officielle avait réduite pour des raisons que l’on peut, aisément, déduire sans avoir à user le fond de ses «c» dans les plus grandes universités… !

Ahmed Oulkadi, un roi kabyle, n’a pas besoin de plus que son titre pour réhabiliter une page glorieuse de l’histoire de la région. Sans artifices ou démagogie, le réalisateur s’est lancé dans une entreprise des plus prometteuses en fouinant dans un passé «lointain» mais dont les répercussions demeurent à ce jour encline à des contradictions et habillages officiels gargarisant un autre discours en dispensant d’autres «vérités» vécues par nos aïeux… Un documentaire de 51 minutes pour dire le règne d’un roi kabyle issu, selon les écrits, de la famille de Abou Abbas El Ghobrini, savant juriste à l’époque hafside, un royaume amazigh du 14e siècle. Sa femme et son fils fuyaient ainsi après l’assassinat du père vers la Tunisie, d’où ils s’établiraient pour une période avant de revenir au pays de l’aïeul. Ces recoupements sont vérifiés par le réalisateur à travers l’œuvre de Ibn Khaldoun consacrée à l’histoire des Berbères et celle de Boulifa sur le Djurdjura à travers l’histoire. L’autorité scientifique du documentaire est le géographe le Dr. Oulhadj Nait Djoudi. Dans sa contribution, Dr. Nait Djoudi était très pertinent ne s’accrochant qu’à l’essentiel. En l’absence d’images et de sources sûres sur cette période, le réalisateur s’appuie sur les cotés sociologique et anthropologique de la vie kabyle d’antan. Ainsi, une recherche sur l’origine du mot Koukou, impliquait aussi une recherche linguistique, puisque le royaume fondé est celui de Koukou vers 1511, a donné selon le réalisateur, «le mot Koukou viendrait de noix de coco que le roi Ahmed Oulkadi avait reçu de la part d’un roi d’Afrique noir pour les cultiver». D’autres sources ajoutent que ce mot «venait de celui d’un cité prospère du Niger Gao». Le roi de Koukou s’établit à Taddart Oufella des Aït Yahia, un des segments du village Koukou actuel. La place géostratégique de ce village dominait toute la vallée du Sébaou, jadis plaine et fertile. A l’est de la Kabylie, le documentaire évoque l’autre royaume kabyle des At Abbas. Le documentaire raconte d’une manière circoncise et pointue la période règne de Ahmed Oulkadi, sa prise d’Alger entre 1520 et 1527, même si des sources évoquent un règne qui n’a pas duré 5 années. Cette période que les annales officielles de l’histoire nationale éludent sciemment est mise à profit par le réalisateur.

Le documentaire narre d’une manière précise tout cet épisode surtout la période de l’arrivée des frère Barberousse et les Espagnols. L’union des Hafsides avec le roi de Koukou contre Khair Eddine et Arroudj, et enfin, la mort du roi kabyle de Koukou, à tizi Nath Aicha, actuelle Thénia.

Le documentaire dont le texte en kabyle est lu par Makhlouf Gouatsou, sera traduit en français, en arabe et en espagnol.

M. Mouloudj

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