Les évacuations "anarchiques" pointées du doigt

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La situation de surcharge qui prévaut au niveau de l’hôpital de Tizi-ouzou a été longuement débattue jeudi dernier, au cours du conseil de wilaya.

En effet, le CHU qui se voit de plus en plus sollicité par de nombreux malades venus des quatre coins de la wilaya et des wilayas limitrophes, n’arrive plus à contenir ce nombre important de patients. Ces derniers sont trop nombreux à tel point que ni l’espace, ni le personnel de l’hôpital ne sont en mesure d’en faire face. Cette situation résulte, d’après le premier responsable de l’établissement hospitalier, de l’accroissement du nombre des évacuations vers le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed. Des évacuations faites au niveau local, mais aussi à partir d’autres wilayas. Le directeur du CHU, M. Ziri a fait état de 260 évacuations de Boumerdès, 19 de Béjaia en plus de 72 autres venant de Bouira durant l’année écoulée. Cela a engendré une situation critique  » à laquelle il faut faire face  » ajoutera le Pr. Ziri. Ce dernier a tenu à faire savoir qu’un grand nombre évacués  » peuvent être pris en charge localement par n’importe quel médecin « . Il a énuméré les motifs souvent  » banals d’évacuation des différents établissements sanitaires vers le CHU « . Il prendra pour illustration, des cas de crise d’asthme, intoxication de médicament, crise d’épilepsie.  » On a eu à faire face à un refus de téter et même à une diarrhée « plaisantera-t-il. Pour sa part, et intervenant sur le même sujet, le wali dira que  » c’est un problème récurant qui nuit à l’image du CHU tout entier « . Il ajoutera que  » certains établissements publics hospitaliers (EPH), établissements publics de santé de proximité (EPSP), et autre secteurs sanitaires (hôpitaux, polycliniques et dispensaires de la région) préféraient la facilité du transfert vers le CHU que la prise en charge local des patients « . On apprendra pour l’occasion que sur les 3188 évacuations, réparties sur les trois types d’urgence, à savoir médicale, chirurgicale et de pédiatrie, enregistrées l’an dernier, 565 patients sont décédés. Car, expliquera le premier responsable du CHU  » la plupart des évacuations sont des dépôts de corps. C’est-à-dire qu’au niveau du CHU, nous n’avons qu’à constater le décès « . Le Pr .Ziri dira que  » l’image des malades dans les couloirs de l’hôpital est déshumanisante, ceci même s’ ils sont complètement pris en charge et ayant reçu leur soins au niveau de l’hôpital « . Le directeur regrette que  » le CHU se retrouve à faire le travail des autres « . Le Professeur relèvera que des polycliniques au niveau de la ville de Tizi-ouzou  » censées pourtant assurer un service 24H/24h, se permettent de fermer leur portes, en plus de l’absentéisme qui bat son plein à l’intérieur de ces établissements au dépend des citoyens qui attendent leurs soins « . Le directeur de la santé a tenu pour sa part, à assurer que le nombre local des évacuations ne dépassent pas les 2%. Avant d’ajouter que le taux d’occupation des lits dans les autres établissements sanitaires est de 40%. Une chose à laquelle, le wali, M. Bouazghi a réagi en déclarant qu’au  » CHU ,on parlera plus de 130% d’occupation des lits pour une capacité de 1100 que comporte le CHU. La question doit être réglée. Nous sommes tous responsables. Il ne faut plus admettre cet état de fait où des patients sont allongés dans les couloirs « . C’est une réalité à laquelle il faut remédier, étant donné que c’est une situation qui peut arriver à n’importe quel malade.

T. Ch.

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