Le prix de la botte de foin flambe

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Les éleveurs spéculant dans l’engraissement de bovins et ovins, n’affichent pas une mine joyeuse en abordant le sujet des fourrages. La déception, ou l’humour maussade, émanant de leurs visages, est du à l’herbe qui n’a pas connu de croissance normale dans 80% des terres accidentées. A Nouader, Lakrarib et Madi l’eau n’a pas pénétré dans les profondeurs, quant aux plaines de Kallous, Boumia et de la sortie ouest de Aomar, ayant donné satisfaction lors de l’opération fauchage, celles-ci ont été considérablement affectées par les dernières pluies. Bien avant le début de la campagne fenaison, la botte devant peser 25 kg a été réduite à 20, voire 18 kg, par des spéculateurs, et a atteint les 750 DA l’unité au marché d’Aomar. Les éleveurs d’Aomar prédisent déjà une crise profonde de fourrage pour les jours à venir. Il est vrai, qu’à chaque début de printemps, des éleveurs, notamment de M’sila, Djelfa et Boussaâda, viennent, accompagnés de milliers de têtes d’ovins, louer des hectares pour paître leurs cheptel. Cependant, ce n’est pas cela qui met en colère les engraisseurs de bestiaux d’Aomar, c’est plutôt la nouvelle formule d’achat des fourrages, instaurée par des spéculateurs pour s’acquérir des champs d’herbes, qu’ils déplorent. Selon une rumeur, qui circule dans le milieu paysan, des exploitants terriens auraient cédé à Madjen, leurs champs à des spéculateurs, qui se seraient rapprochés de leurs exploitations avant que ne mûrisse le végétal. A Nouader, dit-on, la formule, consistant à se baser sur le nombre de bottes ramassées l’an précédent, plus un rajout de 80 à 100 DA l’unité aurait donné du tournis aux petits fellahs. Les éleveurs d’Aomar, n’ont pas tort de se faire du mauvais sang au sujet du cours du foin. Une fois que les spéculateurs auront raflé toutes les bottes sur les champs, il ne sera plus question de 750 DA l’unité mais bien plus que cela.

A. Ch.

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