Appel à l’institutionnalisation du Festival de théâtre amateur

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La cinquième édition du Festival de théâtre amateur a baissé rideau jeudi à la salle de spectacle de la maison de jeunes de la commune d’Amizour, après une cérémonie de remise des prix aux 9 lauréats de ce concours théâtral, ayant connu la participation de 15 troupes sur les 18 inscrites, venues de huit wilayas du pays. Après six jours de compétition et aussi de spectacle dans une salle toujours archicomble, le festival s’est terminé en apothéose avec une présentation particulière sur scène de la pièce Le Maestro, du cheikh Omar Fatmouche, actuel directeur du théâtre régional de Béjaïa. La lecture des résultats du concours par les membres du jury a donné lieu à des scènes de liesse d’un public qui scanda «Si Ouakli», un rôle joué par Karim Bachiri dans la pièce intitulée Afniq de la troupe Izuran de la commune de Tichy. Le public a eu raison puisque le président du jury, Nordine Khaled Khodja, déclara qu’un prix non prévu auparavant vient d’être retenu, il s’agit du prix du public attribué à cette même troupe Izuran pour sa pièce Afniq, laquelle, il faut le dire a fait rire jusqu’à l’apnée un public complètement acquis. Le prix de la meilleure interprétation féminine est revenu à Assia Amrane de la troupe Noudjoum El Mostakbal d’Alger pour la pièce intitulée Hadja Torkia, quant à l’interprétation masculine, le prix est décerné comme attendu au jeune Karim Bachiri (Si Ouakli) de la troupe Izuran de Tichy (Béjaïa) pour la pièce devenue célèbre Afniq. Les prix des meilleur texte, meilleure synographie et meilleure mise en scène ont été raflés respectivement par la troupe de Lakhdaria (Bouira) pour sa pièce Yahbab Rebbi, la troupe Tigawt Dwawal de la wilaya d’Oran pour sa pièce Cheikh El Kanun et enfin la troupe Awfia Elmasrah de Baraki (Alger) pour sa pièce EL Mesmar. Quant au prix du jury, il a été attribué à la troupe Enahda Elmenailia de Bordj Menaïel pour sa pièce intitulée El Djifa. Le public a été merveilleux. Outre la prestation appréciée de toutes les troupes et aussi l’organisation à la hauteur de l’événement, l’on s’accorde à dire que la meilleure note doit revenir au public juvénile amizourois qui s’est affiché fan du 4e art et assoiffé de bon spectacle. Sa présence en force à chaque présentation, ses encouragements envers les comédiens mais surtout son accueil réservé surtout aux troupes venues des autres wilayas ont été appréciés par les participants qui n’ont cessé de témoigner satisfaction de voir que la jeunesse algérienne aime les «bonnes choses». Des témoignages qui ont donné la chair de poule aux organisateurs et responsables locaux d’Amizour, qui ont, pour leur part, promis que la prochaine édition sera plus ambitieuse que les précédentes. De leur côté le directeur du TRB et celui de la culture et de la DJS s’engagent à tout faire pour que ce festival, tenu presque sans moyens, soit institutionnalisé Un dossier est déjà sur le bureau de madame la Ministre de la culture Khalida Toumi, affirmera le Directeur de la culture de wilaya. Cependant, cette édition organisée grâce aux uniques subventions de l’APC d’Amizour et de la DJS, comme l’a avoué le commissaire du festival Yazid Abdi, est un défi pour casser le vide culturel qui y règne depuis l’incendie du centre culturel de cette municipalité. Malek Bouguermouh, à qui l’on a dédié cette dernière édition peut enfin dormir en paix de par cette réussite du festival qui vient de réconcilier les jeunes avec le théâtre, le père des arts.

Nadir Touati

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