Graves accusations des comités de villages

Partager

La liste d’attribution des logements sociaux, rendue publique par l’APC d’Azazga, continue de provoquer des mécontentements à travers la population locale.

En effet, les comités de villages viennent à leur tour à travers un avis affiché à travers la ville, de dénoncer et accuser les autorités locales pour la légèreté dont a fait preuve la commission d’enquête, lors de l’arrêt des distributions des logements dans le cadre social. Devant le risque de dérapage, les comités de villages englobant Azazga-ville, Cheurfa N’Bahloul, Hendou, Aït-Bouadda, Thinkicht et Flikki ont vivement réagi à travers de graves accusations. Regrettant d’emblée de ne pas avoir été associés à cette initiative de la commission chargée de la distribution des logements, ceux-ci dénonceront en des termes vifs des cas édifiants de passe-droits et de favoritisme qui ont permis à des personnes pourtant aisées et non dans le besoin de se voir «offrir» sur le plateau des appartements sociaux. L’opacité qui a entouré cette affaire saugrenue a été également soulignée. Des cas de revenus par ménage qui dépassent les 24.000 DA et qui se comptent par dizaines ont été dénoncés. Plus grave ! La plupart des membres de la commission d’enquête, selon les informations contenue dans cet affichage, figurent eux et leurs enfants pour certains, dans la liste des bénéficiaires de logements sociaux. Devant ces lacunes qu’il serait aisé d’assimiler à de la hogra, les comités de villages d’Azazga considèrent cette liste inadéquate. Ils lancent un avertissement en direction des pouvoirs publics afin de remédier à cette injustice criante qui risque d’envenimer une situation déjà tendue. Aussi, réitèrent-ils leur disponibilité dans le but d’apaiser les esprits et d’éviter un engrenage sans précédent à toute la région. La proposition somme toute noble des comités de villages d’Azazga est donc à féliciter à plus d’un titre. En associant leur mécontentement, ces comités comptent canaliser ce problème et redonner à Azazga sa vocation initiale, à savoir une totale quiétude qui a d’ailleurs fait sa renommée. Les graves accusations doivent interpeller l’appareil judiciaire afin de mener une enquête approfondie et situer les responsabilités de tout un chacun. Les passe-droits ajoutés aux largesses dont ont bénéficié des membres même de la commission d’enquête, sont d’une gravité extrême et ne doivent pas être passés sous silence. Un cas édifiant, malheureux même, a par été constaté dans le cadre de la distribution de ces logements : un citoyen âgé de plus de 60 ans, marié et père d’un enfant, répondant au nom de Hachimi (Said MEZIANI) et très connu, attend toujours un toit afin d’abriter sa petite famille. Il attend qu’on lui octroie un logement depuis …1984 et aurait aussi redemandé un appartement à l’OPGI en 1989. N’y croyant plus, il proposera à sa femme d’aller habiter chez ses parents. Quant à lui, il devient un véritable S.D.F errant en ville. La nuit tombée, il dort dans un garage offert gracieusement par un ami. Cet exemple parmi tant d’autres doit inciter les responsables locaux afin qu’ils prennent en charge les démunis de la région, et ce, avant qu’il ne soit trop tard. Les graves accusations des comités de villages d’Azazga qui ont lancé une alerte peuvent conduire, si les pouvoirs publics campent sur leurs sordides positions, vers une déflagration sans issue. Enfin, le délai imparti pour les demandes de recours a été prolongé d’une semaine, rappelle-t-on. La population retient d’ores et déjà son souffle, car le nombre des postulants dépasse largement l’offre. A noter que des villages s’apprêteraient, selon des indiscrétions, à se désengager de cette liste qui ne comporte que six villages sur les…quatorze que compte la commune d’Azazga.

Rachid Yahou

Partager