Prévenir plutôt qu’agir

Partager

En cette journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, la direction de l’action sociale et de la solidarité (DAAS) en collaboration avec le foyer pour personnes âgées et handicapées de Boukhalfa, a pris l’initiative d’organiser hier, un programme de célébration à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri et parallèlement au niveau de ce foyer.

Sous la devise : « Agissons tous ensemble », les organisateurs comptent sensibiliser le public sur un phénomène inacceptable et tabou qui semble augmenter davantage dans notre société en l’occurrence la maltraitance de personnes âgées et l’inciter à lutter contre les abus envers cette catégorie

Au menu de ce programme, une importante exposition qui s’étalera sur toute la journée et comportant des données statistiques inhérentes à la situation du sujet âgé au sein du foyer de Boukhalfa, de sa prise en charge par le secteur de la solidarité d’une fiche technique sur la prise en charge institutionnelle de la personne âgée, de la vulgarisation des textes relatifs à la protection de la personne âgée ainsi qu’une présentation de dessins et autres œuvres manuelles réalisées par les pensionnaires du centre de Boukhalfa. Plusieurs conférenciers ont également animé un séminaire au petit théâtre pendant toute la matinée, sur différents thèmes dont notamment la présentation de cas clinique, par Mlle Khalfane (psychologue au centre de Boukhalfa), La gériatrie par le Dr. Madiou Nordine, Conséquences psychologiques de la maltraitance sur la personne âgée par le Dr Adane Hamid, La protection de la personne âgée en Islam avec M. Si Hadj Med Tayeb et Amghar Dhi Thadjadith par le Dr .Bouizri Said. Plusieurs activités ont été aussi programmées pour l’après-midi au niveau du foyer de Boukhalfa, telles la chorale par un groupe d’élèves de Aïn El Hammam et de Boghni, la lecture poétique par Zizi Mohand Amokrane et Mariche Ahcène, des chants religieux par l’association des non voyants Assirem de la daïra de Beni Yenni, une pièce théâtrale sur la maltraitance de la personne âgée par les pensionnaires du foyer, ainsi qu’un spectacle par la troupe folklorique Idhebalene.

Il est à signaler que malheureusement, il n’y a pas lieu de sous-estimer le taux de maltraitance sur la personne âgée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, vu le nombre de pensionnaires du foyer de Boukhalfa, originaires de la région. Ce dernier abrite 57 personnes dont 25 femmes et 32 hommes sur un total de 81personnes soit un taux de 70.3%. Tandis que 22 personnes (11femmes et 11hommes) viennent d’autres wilayas, ceci en plus de 2 personnes de résidence inconnue. Notons ainsi que le taux d’occupation actuel de ce foyer pour personnes âgées et handicapées de Boukhalfa est de 67.5%. Les femmes représentent 45.6%.

Ceci explique le relâchement des liens familiaux dans la société kabyle et la dégradation des valeurs morales d’une manière générale, chose qui engendre la marginalisation et l’oubli de cette importante catégorie sociale. Par ailleurs, les conséquences psychologiques que peuvent causer les abus envers les personnes âgées et leur maltraitance, selon un des conférenciers, sont le sentiment de sous estimation, les caractères de psychorigidité l’irritabilité l’entêtement ainsi que la tendance à l’isolement, au retrait et à la désinsertion sociale. Ces comportements qui aggravent la détresse des personnes âgées doivent être le souci de tous.

Il est à rappeler que pour la protection de ces dernières, la loi algérienne a consacré de nombreux textes et codes imposant et obligeant le respect des droits des personnes âgées et leur protection. Il s’avère que la conscience de chacun de nous envers les parents, à les aider et surtout à les entourer d’affection, reste le seul remède à ce fléau.

Rachida Selmani

Partager