L’histoire reste toujours vive dans les mémoires. Il y a un peu plus d’une année, une jeune femme avait accouché en pleine route, à 2h du matin pendant son transfert en urgence à l’hôpital de Sidi Aïch par un taxi clandestin. La pauvre âme n’a dû la vie sauve qu’au savoir-faire de son mari qui s’est glissé malgré lui dans le rôle de la sage-femme, se basant instinctivement sur son expérience… d’éleveur de bétail ayant l’habitude d’aider ses vaches à mettre bas. Il a sauvé la mère in extremis en perdant tout de même l’enfant. Malgré l’opération de toilettage, l’extension et les quelques aménagements qu’a connu le centre de soins de proximité d’Ikedjane, sur les hauteurs de la commune de Tifra et les efforts déployés par l’APC, les prestations restent nettement loin de l’attente de quelque 5 000 âmes qui peuplent cette région enclavée et déshéritée à plus d’un titre. La couverture sanitaires se résume à un petit centre de santé de proximité situé au lieudit Ighil Tala, dans lequel un infirmier et un médecin généraliste assurent avec un grand sens de professionnalisme les consultations des citoyens, mais avec des moyens de bord dérisoires. Ajouté à cela, l’absence d’un dentiste qui n’a que trop duré après l’acquisition d’un nouveau fauteuil dentaire. Sur le même registre d’insuffisances, il faut relever l’inexistence de cabinets de médecins privés. En somme, une multitude d’ingrédients qui font que la vie des gens en général et celle des malades en particulier dans cette région, est mise entre les parenthèses de la providence divine.
Arezki Toufouti