Encore une fois, les citoyens de la wilaya de Bouira sont victimes de bureaucratie et de mépris affiché par les différentes administrations et institutions de la République.
En effet, dans les colonnes de ce même quotidien et d’autres, des faits inqualifiables sont rapportés quotidiennement au sujet des excès de zèle de certains fonctionnaires qui usent et abusent de leur autorité méprisant et humiliant les citoyens. Ces pratiques, indignes et abjectes, sont récurrentes dans nos administrations et viennent à l’encontre de la mission de servir et de faciliter la vie aux citoyens. La scène qui suit se passe au service de l’état civil de Bouira, pourtant moult fois épinglé. Dans une cohue indescriptible et une désorganisation totale, une dame d’un certain âge s’est présentée au guichet des légalisations des documents, après quelques minutes d’attente, elle voulait faire avancer la pille de documents vers les préposés de l’état civil, ce geste, plein de bonnes intentions, s’est vite transformé en un véritable cauchemar pour elle. Un employé qui ne maquait pas de toupet, a osé proférer des accusations de roublardise et de malhonnêteté à l’encontre de cette pauvre dame, en des termes peu respectueux : « Hé vous ! Qu’est ce que vous faites ? Laissez ces papiers à leur place ! A votre âge, vous osez griller la chaîne, mais pour qui vous prenez-vous ? ». La citoyenne, estomaquée et choquée par de tels propos ne savait plus quoi dire et où se mettre. Elle essaya d’expliquer son geste, mais la rhétorique du guichetier, « El chib w el aaibe », la laissa sans voix. Le comportement ignoble de cet énergumène provoquera un tolet général auprès de l’assistance, l’indignation et la colère des citoyens était à son paroxysme, l’un d’eux s’exclamera à l’égard de ce lampiste de service : « Laissez cette pauvre femme tranquille ! Elle n’a absolument rien fait de mal, on est tous témoins. Honte à vous de traiter les gens ainsi. Je me demande comment on pu recruter des gens tels que vous dans le service public. Allez refaire votre éducation ! ». Par la suite, ce guichetier, culotté poursuivra son service comme si de rien n’était, sous le regard méprisant des citoyens. Entre temps, la vieille dame s’est vue cacheter ses documents par le chef de service, lui-même, afin de détendre un tant soit peu l’atmosphère et absorber la grogne de l’assistance. Ce genre de comportements fait, hélas, légion dans nos administrations. Ils sont devenus une marque de fabrique, ou, pour ainsi dire, un triste label. Ces dépassements contrastent avec les discours officiels qui tendent à réprimer sévèrement l’abus d’autorité et le mépris de certains fonctionnaires qui font dans ‘’ le caporalisme’’ à outrance. Enfin, dans un climat social qui est au bord de l’implosion, de tels agissements ne peuvent qu’alimenter les ressentiments de la population et mettre le feu à une poudrière déjà pleine à rasbord.
Ramdane B.

