Sadi accuse Djeddai

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L’appel de “tagmats” et le clin d’œil politique, inhabituel, de la part de Sadi à l’adresse du FFS, n’a duré qu’un court moment. L’onctuosité politique du président du RCD a juste accompagné le FFS dans le deuil politique après avoir vu ses élus destitués de toutes les assemblées en Kabylie. Sadi vient d’enfoncer un responsable du FFS et pas des moindres, en l’accusant en public, lors d’une rencontre avec ses sympathisants de Boghni, d’agent du DRS. La manœuvre choisie par Sadi, en désespoir de cause de voir les militants du FFS rallier son parti, est de charger Djeddai avec une telle accusation, se départant de tout argument politique. Déclarant que la polémique RCD-FFS reprendra, sous l’impulsion d’agents du DRS, qui ont infiltré les deux partis, avec la précision de citer Djeddai comme cas probant pour le FFS. Depuis pratiquement le mois de juillet, date de promulgation du décret de destitution des assemblées, le discours du chef du RCD lors de ses rencontres de proximité, où il n’arrive à rassembler que des dizaines de militants et de curieux, est essentiellement axé sur l’impérieuse nécessité de rétablir les passerelles entre les deux partis.Dans l’une de ses sorties, à Béni Douala précisément, le leader du RCD est allé jusqu’à déclarer que sur l’ensemble des présents à la rencontre, 77 militants FFS ont tenu à y prendre part, comme si les militants FFS portaient leur identité politique sur leur front ! Sadi a joué à fond la carte de la récupération des forces du FFS, cela est beaucoup intensifié après la prestation de Hocine Aït Ahmed à BRTV, où il paraissait fatigué et le poids des années ne pouvait être camouflé.L’offensive est bien décodée par les cadres du FFS et par la base militante, qui ont compris l’OPA politique en cours. Cette réalité a poussé des cadres de la direction nationale, lors de leurs sorties médiatiques, à rappeler à l’ordre le leader du RCD, et à attirer l’attention des militants du FFS sur de pareilles entreprises.Karim Tabou, alors secrétaire national à la communication, a été catégorique à l’adresse de Sadi. Il déclarait lors de l’une de ses sorties qu’il est hors de question de contracter la moindre alliance avec un personnel politique victime d’une compression d’effectif du système. Le RCD en guerre totale avec les archs, En opposition stérile avec le pouvoir, en porte-à-faux avec la demande politique des populations en pareille circonstance, il ne lui restait que la tentative de forcer la main à son frère ennemi, le FFS, qui lui tourne définitivement le dos.Le chef du RCD, qui a connu une véritable traversée du désert depuis le 08 avril 2004 car s’étant trompé de forces alliées, en trompant du coup tous les militants et sympathisants du parti pour lesquels il avait promis une victoire sans appel.Nonobstant le boycott du référendum du 29 septembre par le RCD et le FFS, les élections partielles du 24 novembre pointent, ce qui constituera l’enjeu politique régional. La compétition sera plurielle et démocratique et le souci des uns et des autres de confirmer est plus que de mise, en dépit des peines à constituer des listes.En tout état de cause, cette joute électorale est d’ores et déjà mal partie et il serait bon de se souvenir de celui qui a débuté “les hostilités”. Il est tout de même curieux, voire malsain, de traiter un cadre d’un autre parti politique d’agent à la solde de qui que ce soit.A moins que le chef du RCD soit partie prenante dans le conflit entre militants du FFS et dans ce cas, il prête main forte à ses alliés en tentant d’affaiblir Ahmed Djeddaï.

K. Zahem

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