Contrairement à ce qu’a déclaré le chef de l’Etat à partir de Constantine concernant tamazight, la porte-parole du Parti des travailleurs a estimé que l’“officialité” de cette langue sans référendum est “faisable» d’autant plus que “la population a approuvé sa constitutionnalisation comme étant une langue nationale, pourquoi pas donc son officialisation”. Le fait d’officialiser tamazight ne « réduira en aucun cas le degré de la démocratie dans notre pays », souligne, en outre, Louiza Hanoune, intervenue hier devant un parterre clairsemé lors de son meeting animé au siège de la centrale UGTA en faveur de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, ils étaient peu nombreux ceux qui se sont déplacés pour assister à son discours. Pour répondre à Bouteflika qui a annoncé qu’«aucun pays au monde n’a deux langues officielles», l’oratrice avance comme exemple le cas de la Belgique et de la Suisse, pour le contredire.Passant au sujet de la charte et la réconciliation nationale qui fait objet de sa campagne, la porte-parole du PT a martelé, après avoir passé la parole à une mère touchée dans sa chair, une mère qui réclame la vérité sur le sort de son enfant disparu lors de la tragédie, qu’il est impératif de clarifier les contours de l’épineux dossier des disparus. Ce dernier «ne doit pas rester au niveau seulement des débats», dira-t-elle avant d’insister sur la réouverture de ce dossier après le référendum de ce 29 septembre. Fidèle à ses principes, Hanoune a estimé que le vote par le «oui» doit être accompagné par la résolution des problèmes qui ont trait au chômage, à la pauvreté, aux salaires impayés et à l’injustice auxquels les travailleurs sont confrontés au quotidien. Selon l’oratrice, la tragédie noire qu’a connue l’Algérie, a non seulement engendré des victimes du terrorisme mais également des victimes de la mondialisation et de la libéralisation de l’économie nationale.
Wassila O.H.