Tagrawla refait sa révolution

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Après une absence de plusieurs années, le groupe mythique Tagrawla reprend son bâton de pèlerin et refait sa révolution cette année. Son nouvel opus était déjà près depuis des années. Ne voulant pas « le brader», l’album est resté « lettre morte» chez les éditeurs.

Ce groupe, créé en 1977 à la faculté de Bab Ezzouar par de jeunes étudiants, revient pour cette année avec de nouvelles sonorités confectionnées par le trio qui compose le groupe.

L’album, présenté lors d’un point de presse tenu au centre culturel Azeddine Medjoubi de Belouizdad, retrace, pour ainsi dire, un parcours de trois décennies de pratique artistique.

Avec une chanson, « Anwi Wigi », en hommage aux amazighs des Iles Canaris, le groupe a adapté un texte de Antonio Cubio, leader canarien, sous une musique inspirée, elle aussi, du patrimoine musical amazigh des îles Canaris.

Voulant inscrire l’album dans la nouvelle dynamique caractérisant la chanson kabyle actuelle, Tagrawla agrémente l’opus avec des sonorités rythmées, notamment dans la chanson Tamaghra, en deux versions, kabyle et française. Le groupe a tenu aussi, à travers cette œuvre, à rendre hommage aux kabyles, notamment ceux de Sétif et de BBA. En évoquant Amoucha, Ath Wartilane&hellip,; Tagrawla ressuscite une existence qui tend à être oubliée du fait de l’éloignement de ces contrées kabyles.

« Acugher », la chanson titre de l’album, est un hommage à Matoub Lounes. La chanson raconte la funeste journée du 25 juin 1998 où le chantre kabyle fut assassiné. « Am d-awwigh », une chanson dont le texte est d’Amar Mezdad, vient encore embellir l’album avec une musique douce et un texte ficelé par un ciseleur de mots. « Yyaw eyyaw », une autre chanson rythmée qui vient remettre « les pendules à l’heure », car le texte de la chanson rappelle étrangement, pour les férus du rythme, que même ce genre de chansons mérite un texte bien fait. Loin des nouveaux sentiers que l’on veut bâtir pour la chanson kabyle actuelle, Tagrawla, met un bémol avec une chanson à rythme et un texte des plus fins. La JSK ne sera pas en reste dans cette œuvre. Ainsi, le groupe a repris une musique du défunt Brahim Izri pour une chanson hommage au club kabyle, « JSK, joue, JSK, gagnera », retrace le parcours atypique de ce club pas comme les autres. « Awal nwen », quant à elle traite un sujet social. Dans « Lqern 20 », dont la musique est de Slimane Azem, le groupe pose son regard sur le 20e siècle, avec toutes les déboires qu’a connu l’humanité durant cette période.

Cet album se veut, selon, Belaid Tagrawla, pilier du groupe, « une œuvre qui nous permettra de revenir au devant de la scène », même si, a-t-il ajouté « l’artiste ne peut pas vivre de son art en Algérie ».Neuf chansons conçues pour le plus grand bonheur des amoureux de la belle musique. Tagrawla, mythique par le nom et la production, a su marquer la chanson kabyle par seulement 4 productions qui restent leur carte de visite et une fierté pour le groupe. Lors de la conférence de presse, le groupe a évoqué une tournée à travers certaines villes du pays, ainsi, ils se produiront à Tizi-Ouzou, Alger et dans d’autres villes du pays.

M. M.

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