Clôture de la campagne de vaccination du cheptel

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Lancée il y a deux mois, la campagne de la couverture sanitaire animale si l’on peut la qualifier ainsi, sachant que la gamme des vaccins a subi une réduction des plus drastiques qui se résume à l’anti-aphteux pour le bovin et l’anti-clavelée pour l’ovin, vient d’être menée à terme au niveau de la circonscription de la subdivision agricole de M’Chedallah englobant les communes de M’Chedallah, Saharidj, Chorfa et Aghbalou.

Nous apprenons d’une source proche du secteur que pour l’ensemble de ces communes, ce sont 1 732 têtes de bovins qui ont bénéficié du traitement (vaccin) à côté de 6 248 têtes d’ovins. A noter cependant que ces chiffres ne peuvent pas constituer ni refléter les statistiques réelles du cheptel de la région, pour la simple raison que de nombreux éleveurs refusent de faire vacciner leurs troupeaux, pensant que ces vaccins sont à l’origine d’avortements. De nombreux éleveurs affirment en avoir fait l’expérience. De plus ces deux maladies se manifestent rarement dans la région, ce qui explique le peu d’intérêt que leurs portent les éleveurs qui vivent cependant avec l’angoisse de voir réapparaître la catastrophique épidémie dite «blue tongue», qui s’est manifestée une première fois en 2001 et qui commet depuis des ravages dans ce créneau de l’élevage à chaque retour de la saison chaude, une angoissante et tenace pandémie animale, qui surprend à chaque fois les services de l’agriculture qui ne réagissent que tardivement après que ne soient signalé plusieurs cas confirmés. Soit après que cet insecte aux piqûres mortelles n’éclot et se développe à une vitesse vertigineuse alors qu’il devrait être, de l’avis des praticiens de ce secteur, combattu à l’état larvaire en s’attaquant à ses lieux de nidification à base d’épandages d’insecticides spéciaux, uniques procédés pour son élimination sinon la réduction de ses capacités de nuisance. Le traitement des zones qui abritent la mouche bleue tongue durant la ponte doit être mené au mois d’avril. Or malgré les 12 années d’expérience, d’études, recherches et autres gesticulations, aucun calendrier de ce genre d’opération n’est encore tenu pour éradiquer définitivement cette mouche et la menace qu’elle fait peser sur l’élevage. Même si un tel traitement existe, il n’est pas appliqué dans la région de M’chedallah, qui devrait en toute logique bénéficier d’une attention particulière, en raison du fait d’avoir été touchée de plein fouet à plusieurs reprises par cette pandémie. Une région qui a enregistré le taux le plus élevé à l’échelle nationale en matière de mortalité du cheptel, à cause de cette mouche qui donne du fil a retordre aux organismes dont le rôle est de l’éradiquer et des cauchemars aux éleveurs qui vivent dans la hantise de voir rééditée la catastrophe des années précédentes.

Le vaccin antirabique enfin disponible mais…

Pour une raison que personne au niveau du secteur de l’agriculture n’a pu nous expliquer, ce névralgique et indispensable vaccin a enregistré une rupture de presque 5 ans, un état de fait dénoncé a plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes. Ce n’est qu’après plusieurs manifestations de cas de rage à travers le territoire national et confirmé par les laboratoires de l’institut Pasteur, que les responsables du secteur de l’agriculture se décident enfin à l’importer de nouveau et le mettre à la disposition des subdivisions chargées de la mise en application d’une campagne de vaccination de ce produit à titre préventif. Cette année, la campagne est menée en collaboration avec des vétérinaires privés conventionnés, et ce, depuis une semaine. Or nous apprenons d’une source bien au fait de cette opération, que seuls les ovins (vaches) sont ciblés. Quant aux véritables vecteurs de ce terrible et impardonnable virus que sont la race canine (chiens et chats) ils sont superbement ignorés. Pourquoi ? Personne n’a pu nous donner une réponse convaincante ; bien mieux, on évite la question comme s’il s’agissait d’un secret d’état «adresser vous à la cellule de communication», est la réplique qu’on reçoit dans le meilleur des cas. S’est-on basé sur le cas de rage confirmé sur une vache à Thamourth Ouzemmour dans la commune de M’chedallah, pour se concentrer uniquement sur le bovin ? Si c’est le cas, rappelons que durant cette même période, un chien atteint de cette maladie a été localisé à Tiksrai dans la commune d’Ahnif. Un fonctionnaire de ce secteur qui voulait éclairer notre lanterne en prenant son courage à deux mains nous avancera «l’hypothèse» que la race canine a été probablement écartée de cette opération d’antirabique pour le fait qu’il a été décidé d’une campagne d’abattage des meutes de chiens errants. Oui mais quand ? Sachant que depuis plus de 2 ans la presse, tous titres confondus, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la menace réelle que présentent les incalculables meutes de chiens errants qui envahissent les villes, villages bourgades et tout autres centres habités, sans pour autant que l’on se décide à passer à l’action pour les éliminer ou du moins réduire leur nombre. Cela étant, même si campagne d’abattage il y a, elle ciblerait les chiens errants et ceux domestiques ? Ceux-la mêmes qui vivent parmi les membres de la famille en compagnie des chats, par conséquent les plus proches de l’homme ?

Oulaid Soualah

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