L’immense espoir soulevé chez la population suite à l’alimentation de la ville de Sidi Aïch par l’eau du barrage Tichi Haf s’est, à l’évidence, mué en grosse désillusion. «C’est vrai que nous avons gagné en quantité mais en quantité seulement, car la qualité de cette eau laisse franchement à désirer», glapit un commerçant du quartier Timzeghra
«Pour tout vous dire, renchérit-il, elle est pire que l’eau pompée à partir du lit de l’Oued Soummam». «Nos responsables ont beau pérorer sur tous les toits et vanter les qualités de cette eau, ce n’est certainement pas en ingurgitant une gorgée de ce breuvage, sous l’œil des cameras, qu’on pourrait édulcorer une réalité trop amère», peste un autre citoyen de Maâla, quartier situé en surplomb de l’agglomération. Interrogé à ce sujet, M. Ouzani, le maire de Sidi Aïch, fait entendre un autre son de cloche. En effet, pour l’édile communal, «l’eau de Tichy Haf est de bonne qualité et que le recours à l’achat de source relève plus de l’habitude que d’autre chose». Bien des citoyens de Sidi Aïch soutiennent mordicus que l’eau de Tichy Haf n’est utilisée que pour la lessive et la vaisselle. Pour leurs besoins de consommation en revanche, ils nous disent recourir exclusivement à l’achat d’eau de source. Une situation qui fait manifestement les choux gras des vendeurs ambulants qui s’approvisionnent à partir d’Akfadou. «J’écoule le liquide à raison de 2 Da le litre. Vous convenez que c’est trois fois rien, pour une eau d’aussi bonne qualité. Bien souvent, les recettes engrangées me permettent à peine de faire face aux charges diverses », explique Hocine, rencontré au centre-ville. «Pour rentabiliser mon affaire, confie-t-il, je ramène de gros volumes et je parcours toutes les circonscriptions alentour où la demande s’exprime, comme Seddouk et Amalou».
N. Maouche

