Des enseignants du technicum d’Akbou et leurs familles vivent le calvaire depuis maintenat trois mois dans leur cité privée de gaz et d’eau courante.La genèse de cette régression remonte au mois de juin à quelques jours de l’examen du bac, période où, suite à une fuite de gaz à l’intérieur de l’établissement, les services de la Sonelgaz avaient ordonné la fermeture de l’alimentation du technicum jusqu’à réparation et renouvellement de la tuyauterie âgée de plus de vingt ans. Il avait fallu recourir alors au système D, emprunt de bouteilles de gaz butane chez un commerçant, pour assurer l’ouverture de la demi-pension durant les épreuves du baccalauréat. Depuis ce fâcheux épisode, la procédure ordinaire de “ grosse réparation” est enclenchée en ce qui concerne l’alimentation de l’établissement uniquement, alors que la cité des enseignants alimentée en gaz et en eau potable à partir du technicum, depuis sa construction, est exclue de la fiche technique, qui évalue le devis de la réparation. En clair, les enseignants qui ont bénéficié de logements de fonction depuis l’ouverture du technicum en 1986 et qui ont durant 20 ans payé régulièrement leurs charges de consommation de gaz et d’eau auprès du gestionnaire du technicum, se retrouvent aujourd’hui privés de ces énergies vitales et indispensables. L’administration de l’établissement argue du fait que ces enseignants ont obtenu de la direction de l’éducation des titres de désistement qui font d’eux les propriétaires de leurs propres logements. Il leur appartiendrait donc de saisir l’APC et la Sonelgaz, fournisseurs de ces énergies, pour être connectés aux réseaux de la ville, projet qui peut durer des mois et dont le coût est hors de portée des modestes revenus des éducateurs.M.B., enseignant de matière scientifique, explique : “Quand mes collègues et moi avions emménagé dans ces appartements en 1988, il y avait du gaz et de l’eau courante, les charges étaient alors retenues sur notre salaire à la source. Depuis que la paie est centralisée au niveau de la DE, nous payons notre dû auprès de l’économe de l’établissement. Il y a une année, ces logements construits en préfabriqué nous ont été cédés contre le paiement des charges locatives aux services des domaines, le prix de cession a été calculé sur des logements alimentés en eau courante et en gaz de ville. Il appartient à l’administration du technicum et sa tutelle, si elle veut isoler son réseau d’alimentation en gaz et en eau, d’assurer la confection d’un réseau d’alimentation de la cité habitée par des travailleurs de l’éducation”. Sur place, nous avons constaté que ces 32 familles puisaient l’eau d’un puits à partir du robinet que leur voisin M. Sidali a mis à leur dispotition.“Nous avons changé nos appareillages électroménagers pour les accommoder à la bouteille butane. Nous sommes rationnés en eau courante, à raison d’une heure tous les deux jours, alors que la conduite de gaz ne sera plus rouverte puisque le projet de réparation du réseau du lycée exclut la connexion de notre cité composée de quatre bâtiments. Nous demandons à la direction de l’éducation, qui est notre tutelle à tous, d’assurer notre alimentation jusqu’à ce que Sonelgaz nous raccorde au réseau. Nous sommes prêts à payer une partie du coût du branchement. Idem pour ce qui concerne l’eau potable. Il est impensable qu’en 2005 on a recours à ce genre de punition collective. Aucun courrier ne nous a été adressé pour que nous puissions prendre nos dispositions”, ajoute son collègue professeur de lettres. Aux dernières nouvelles, un groupe d’habitants de cette cité a entamé les démarches auprès de Sonelgaz pour établir un devis estimatif, alors qu’un autre a décidé d’ester le chef d’établissement en justice. Affaire à suivre.
Hassan SADEK
