Le phénomène de la prolifération de décharges publiques sauvages prend de plus en plus d’ampleur dans nos villes. Cela est dû peut-être à un manque de civisme, mais il faut aussi se dire que les responsables locaux font quelque chose pour éviter ce phénomène. En dépit de tous les moyens mis, ces derniers temps au profit des collectivités locales, allant des tracteurs jusqu’aux camions à bennes tasseuses, ce genre de dépotoirs ne cessent de gagner même les quartiers censés être propres. Cependant, le dépotoir qui attire beaucoup plus l’attention, n’est autre que celui improvisé par les responsables au centre du marché de la ville. Quotidiennement, des quantités énormes de détritus de tout genre viennent grossir ces monticules laissés en proie aux chats et aux chiens errants si bien que les enfants qui vont à l’école ont très peur de passer à proximité de ce lieu. Si dans les autres quartiers, on peut incriminer les citoyens qui jettent leur poubelles anarchiquement, à ce niveau, la responsabilité incombe beaucoup plus aux autorités car ce sont les services chargés de la collecte d’ordures ménagères qui alimentent ce gigantesque dépotoir. Les habitants de la cité Emir-Adelkader et maintenant ceux de l’immeuble flambant neuf inauguré dernièrement qui en sont les plus touchés. “Nous avons attiré l’attention des responsables depuis longtemps. Nous n’avons eu droit qu’à leur sourde oreille. Promesses données pour sa délocalisation, en vain”, nous dira un habitant de la cité qui ne pouvait plus respirer à cause de la fumée qui se dégageait des lieux. Un autre citoyen acquéreur d’un logement dans le centre commercial ne coupera pas le cheveu en quatre : “S’offrir un logement avec une bagatelle de deux-cents-soixante millions de centimes ici, entouré de tous ces dépotoirs relève d’une aventure. Je vous assure qu’avec tous ces désagréments, habiter dans une hutte vaut mieux que cette vie que nous menons”.Effectivement, au moment de l’incinération de cette décharge, un épais brouillard de fumée chargé d’odeurs nauséabondes couvre une grande partie de la ville à telle enseigne que les riverains doivent fermer leurs fenêtres.Si cette situation cause de nombreux problèmes à tous les habitants, le danger pèse beaucoup plus sur la santé des bébés et toutes les autres personnes vulnérables (les asthmatiques, les malades cardio-vasculaires). Il faudrait maintenant que la population est devenue plus importante en raison du déplacement observé ces dernières années vers la ville, changer de politique en matière de gestion des ordures ménagères. Sachant dans chaque commune allant de Tizi Ghenif, jusqu’aux Ouadhias en passant par Draâ El Mizan et Boghni, il existe une décharge locale, n’est-il pas encore temps de réfléchir au moyen de doter cette région d’un centre d’enfouissement moderne où seront acheminées toutes ces tonnes d’ordures pour subir finalement un tri et un recyclage de tout ce qui peut l’être ? Cela créera indubitablement de nombreux emplois.
Amar Ouradmane
