C’est des parents aux visages blêmes de colère contenue, et de honte que nous avons rencontrés devant l’entrée du lycée Ben Badis de M’chedallah. A l’origine de cette colère la suppression de leurs noms sur la liste des bénéficiaires de la prime de “deux milles dinars” accordée chaque année aux diminués et chômeurs. Un agent abordé au service de l’économat explique que le système de quota est encore reconduit cette année par la daïra. C’est une double humiliation pour ces citoyens des zones rurales qui ont gardé entière leur fierté. Déjà ce n’est que contraints par la misère qu’ils acceptent cette “aumône” et doivent faire un effort sur eux-mêmes pour aller la récupérer. Mais se voir refoulés pour non figuration de leur noms sur la liste, c’est une giffle magistrale, “nous ne comprenons pas ce décalage entre les déclarations du ministre de l’enseignement qui dit accorder cette aide à tous les nécessiteux sans exception ni distinction et la décision de l’administration locale qui octroit l’aide ?”, s’exclame un parent d’élève de la région. “D’autres parents ayant plusieurs enfants au même lycée n’ont bénéficié que pour un seul, c’est une (tchekchouka)” s’emporte un autre parent. Ce qui est par contre constaté au niveau des écoles primaires de la commune de Saharidj est que chaque trousse scolaire est partagée entre plusieurs élèves, et pour le reste que chacun se débrouille à sa manière. “ou bien le ministre a exagéré ses déclarations en déclarant que tous les démunis et nécessiteux seront touchés par cette aide ou bien l’administration locale à spéculée sur l’octroi de ce soutien financier aux couches défavorisées, et la troisième éventualité serait une enveloppe insuffisante et dans ce cas ce qu’il est intéressant de savoir c’est comment ont été sélectionnés ceux à écarter sachant que les dossiers exigés de ces citoyens, comportent tous la pièce maîtresse à savoir certificat de non activité salariale ayant la même valeur qu’une attestation de chômage, et l’idée dans ce cas de figure, ne serait-il pas de demander une enveloppe supplémentaire au lieu de passer par les solutions les plus faciles en amputant aux listes une partie des noms” nous déclare révolté un troisième parent d’élèves à qui nous avons demandé son avis sur les aides scolaires.
Omar Soualah