Par Djaffar C.:
Il faisait certes chaud, hier en matinée à Tizi-Ouzou, mais ce fut beau à vivre. Les premiers coureurs du marathon de Kabylie venaient d’atteindre la cité. Cela donnait un beau tableau de la grande rue avec sa haie de curieux, les visages bien ouverts, saluant les sportifs. Les images étaient belles et saisissantes. Des filles en cyclistes avec, pour certaines, casquettes et lunettes de soleil, se faufilaient entre de jeunes garçons, aux côtés d’hommes d’un certain âge, dont même quelques vieux en shorts, se doublant dans une joyeuse convivialité. L’on se rafraîchit en s’aspergeant avec des pochettes d’eau, sous un soleil de plomb. Ce n’est pas chaque jour qu’on voit pareil spectacle à Tizi. C’est original, à faire rêver. A vous faire penser à Monaco, au Tour de France. Ça vous inspire un sentiment de confiance doublé d’une sensation de bien-être et d’un immense plaisir. Du coup, on se rend compte, comme par enchantement, que finalement, on peut vivre chez soi, tout ce qu’on a l’habitude de ne voir et regarder avec envie… qu’à la télé sur les chaînes étrangères. Partout, le gazon est verdoyant ; pourvu qu’on l’entretienne. La ville pourrait ainsi rester propre et agréable, pour peu qu’on évite de jeter n’importe quoi, n’importe où. L’ambiance devient naturellement gaie, allègre et enjouée, dès que chacun daigne afficher un simple sourire et faire preuve de gentillesse. On pourrait alors extrapoler, anticiper et s’imaginer allant au stade en famille, sans risque de se faire poignarder ; au cinéma voir un film, sans se soucier des qu’on dira-t-on ; au marché faire ses courses tranquillement, sans être contraint de garder la main sur le porte-monnaie, de peur de le voir changer de propriétaire ou encore, garer sa voiture sans la hantise de la retrouver les portes défoncées… Sauf que, tout cela reste encore aujourd’hui un vœu pieux pour nous autres de la rive sud, pour n’utiliser que ce terme clément. Dire qu’il suffirait de presque rien, pour être bien. Alors !
D. C.