Deux brebis, suspectées de porter le virus de la terrible maladie dite la «Bleue Tongue», ont été observées au village Ath Hemmadh dans la commune de Saharidj.
Le fait que ce soit l’un des plus anciens vétérinaires de la région qui nous a contacté ce samedi pour donner l’alerte, renforce la thèse qu’il s’agit réellement de cette incurable maladie que ce praticien a appris à dépister rien qu’en se basant sur les symptômes et les signes cliniques apparents, sans attendre les résultats des analyses d’un laboratoire et ce pour la simple raison qu’il était l’un des vétérinaires de la région de M’Chedallah, pionnier de la lutte, sans merci et sans répit, contre cette mortelle zoonose depuis son apparition pour la première fois en Algérie en 2001. Une mouche aux piqûres impardonnables, arrivée pour rappel de Tunisie en empruntant le couloir Tébessa-Khenchela pour se propager au niveau de tout le territoire national en un temps relativement court, commettant des ravages au sein du cheptel ovin décimant des troupeaux entiers et ruinant des centaines d’éleveurs, réduit du jour au lendemain au chômage et cela après avoir vécu durant plusieurs générations à l’abris du besoin grâce à cette activité ancestrale. Cet insecte récidiva en 2004, puis en 2006, en sévissant avec la même densité et depuis, il se manifeste annuellement en cette période, de juillet à octobre, une mouche qui donne des cauchemars aux éleveurs, dont la majorité ont abandonné ce créneau devenu à «hauts risques». Une minable mouche qui nargue les services de l’agriculture, profitant des failles du programme de lutte mis en place, un programme préventif qui consiste à éliminer cette mouche en la détruisant à l’état larvaire, en s’attaquant aux lieux de nidification par des opérations d’épandages d’insecticides, opérations abandonnées depuis plusieurs années et le résultat est là la mouche refait surface et menace de nouveau le cheptel, provoquant la panique parmi les éleveurs. A quoi auraient servi les opérations d’analyses, au coûts onéreux, sachant que des laboratoires étrangers ont été sollicités pour étudier des échantillons provenant des prélèvements tant sur le cheptel que sur la « récolte des pièges à insectes » posés ça et là à travers le territoire national, si l’on arrive pas a déterminer le type d’insecte qui en comprend toute une variété qui permettrait la mise au point d’un vaccin ou autre traitement pour sauvegarder le cheptel. Tous les praticiens, dans le secteur de la santé animale, qu’on a interrogé sont catégoriques en disant qu’ « hormis ces traitements préventifs qui consistent à détruire les larves de la mouche Bleue Tongue durant la période de la ponte, entre avril et mai, aucun autre traitement n’est mis au point, du moins concernant l’Algérie, malgré le fait que son apparition dans notre pays remonte a dix ans ». Il est fort à parier, dans le cas où cette zoonose viendrait à se propager et à se manifester de nouveau, que nous allons assister à un branle bas de combat inutile, la mouche étant réfractaire aux insecticides à l’age adulte qu’elle atteint à mi-juin, un tapage qui ne servirait qu’à donner le change pour devancer d’éventuelles montées au créneau des éleveurs qui, en toute logique, ne se laisseront par faire une fois-ci sans réagir. S’agissant d’une dangereuse épidémie, il revient aux services de l’état de prendre les mesures nécessaires pour éviter que ne se réédite la catastrophe des années précédentes en palliant à toute éventualité.
Oulaid Soualah