Au troisième jour du festival, l’ambiance semble monter de plusieurs crans. Dès le début de la matinée, des groupes de jeunes et de moins jeunes commencent à affluer. Chacun y trouve visiblement son compte.
Les ballades à travers les différents stands constituent des parades interminables et visiblement appréciées par ces visiteurs en quête d’histoires anciennes que les exposants prennent du plaisir à raconter sans discontinuer. Chaque pot, chaque pièce, chaque robe et chaque bijou a sa propre histoire. Chaque signe de décoration est un code, un message que les gens essaient de lire et de comprendre. Leur curiosité est suscitée et les promenades s’allongent et se prolongent jusqu’au milieu de la journée, heure de fermeture des stands. Belaïd, un jeune étudiant, nous confiera : « Ce festival est une aubaine pour nous tous. D’abord, nous découvrons ce que fut la vie de nos aïeuls, leur mode de vie, leurs ustensiles, leur art et leur culture. Mais cela est aussi une occasion de se voire et de se rencontrer entre amis. C’est aussi une occasion pour suivre des conférences et des spectacles, de se cultiver et de se divertir ». En ce qui concerne la prise en charge des artisans et des exposants, l’ensemble de ceux que nous avons questionnés trouve que l’accueil est chaleureux et la restauration de bonne qualité. A l’image de cet exposant de Ghardaïa qui ne manquera pas d’afficher sa satisfaction : « L’accueil est, comme d’habitude, chaleureux d’ailleurs je ne me sens pas dépaysé. La restauration et l’hébergement sont à la hauteur. Nous remercions les organisateurs ». Dans la matinée de samedi passé c’est le professeur Dahmani qui a assuré une conférence thématique sur les techniques de décoration. Les présents, dans l’amphi, n’ont pas regretté leur déplacement puisque le professeur, un fin connaisseur de la poterie de Maâtkas et des techniques de décoration, s’est donné à fond et s’est longuement attelé à décortiquer et à interpréter les motifs décoratifs propre à la région de Maâtkas. Le conférencier ira jusqu’à dire que plusieurs caractères en Tifinagh sont utilisés à Maâtkas depuis la nuit des temps et n’exclura pas la probabilité de l’invention du Tifinagh dans la région. Au troisième jour, une autre conférence est tenue par Mme Amarache, une représentante de l’ANGEM sur les mécanismes de la création de micro entreprise. Celle-ci expliquera aux jeunes venus en nombre tous les détails et toute la démarche à suivre en vue de bénéficier de crédits pour la création de petites entreprises. Elle a également abordé le phénomène du chômage qui gangrène la société et a essayé de faire passer le message en disant que « le chômage n’est pas une fatalité. Il y a toujours un moyen de le réduire et de trouver une solution. Toutefois il y’ a une démarche et une procédure à suivre. Plusieurs centaines de jeunes ont pu réussir grâce aux formules de l’ANGEM ET L’ANSEJ ». Pour ce qui est de l’animation artistique, au troisième jour, c’est le chanteur Kaci Boussad qui a volé la vedette. La place de la mairie a connu une nuit festive et la voix chaude et rauque de l’artiste a égayé les présents. Trois autres chanteurs locaux l’ont accompagné Ramdane Mechache, Mokrane Ouzane et Hamel Belkacem, et ont eux aussi chauffé la scène par leurs multiples interprétations. La soirée s’est prolongée tard dans la nuit, au grand bonheur des présents. Hier, c’est au tour du village Agouni Bouffal d’accueillir Tawes Arhab, Cherif Douzane, Hamid Boufaid, l’enfant du village, Hamid Si Hamdi et Djaffer. Aujourd’hui lundi, c’est à Rabah Lani d’animer la soirée avec un autre groupe de chanteurs locaux comme Amine Amari, Samir Amari, le duo Mohamed et Hacen Fillali et Zamoum Ahmed. L’ambiance sera à coup sur de la partie. Dans la même journée, le biblio-bus de la maison de la culture fera son apparition dés dix heures du matin. A 16 heures le magicien Omar Hachemi étonnera plus d’un par ses tours de magie. Anis et Foufou s’adonneront à un spectacle de clowns à l’amphi du CEM Ounar. Un autre spectacle de marionnettes est prévu dans le même amphi et sera animé par la troupe Aqwas.
Hocine Taib