"Aucune preuve matérielle ne désigne mon client comme étant l’instigateur de l’assassinat de Matoub"

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L’avocat de Malik Madjnoune estime, dans l’entretien qui suit, qu’il ne peut pas  » avoir confiance à 100 %  » quant à la tenue d’un procès équitable. Pour maître Ait Habib, la détention provisoire de son client pendant 12 années a  » altéré la sûreté qui pourrait assurer l’équité du procès”.

La dépêche de Kabylie : Estimez- vous que les conditions de la tenue d’un procès équitable sont réunies ?

Me Ait Habib : J’espère que les conditions seront réunies pour un procès équitable .Je ne peux pas avoir confiance à 100 % du fait de cette longue détention provisoire sans raison est illégitime. Cette incarcération provisoire porte atteinte et à l’honneur de la justice et à ceux qui ont géré ce dossier.

Quels seront, pour vous, les points qui plaideraient pour l’innocence de votre client ?

Excellente question dans la mesure où vous me demandez de démontrer l’innocence de mon client, alors dans la logique c’est d’abord quelles sont les charges qui démontrent la culpabilité de mon client par le parquet .Or, il se trouve que dans le dossier actuel, aucune preuve matérielle, aucun témoignage ne désigne mon client comme étant l’instigateur dans la mort déplorable d’un grand homme qui s’appelle Matoub Lounès. J’insiste sur le fait que dans le dossier, on l’appelle le chanteur kabyle alors que pour moi, Matoub est la figure emblématique de l’Algérie. Il défend une identification autochtone d’une langue née dans mon pays et non un quelconque verbiage importé d’orient ou d’occident.

Etes- vous confiant quant à l’issue du procès d’aujourd’hui ?

Je ne peux pas avoir totalement confiance après une altération de toute sûreté qui pourrait assurer l’équité dans un procès. Comme je vous l’ai dit précédemment, les 12 ans de détention provisoire nous renseignent à être vigilant sur la manière avec laquelle sera apprenhendé ce procès, de part la composante judiciaire et les pressions qui pourraient s’exercer sur les jurys.

Propos recueillis par O.Z.

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