Bien que des sommes faramineuses aient été dépensées pour réaliser deux importants projets à Aït Yahia Moussa en matière d’alimentation en eau potable, il se trouve que de nombreux villages souffrent encore d’un manque flagrant en cette matière vitale. Rappelons que le versant Ouest du chef-lieu est alimenté à partir des forages de Oued Bougdoura et que le versant Est l’est à partir de Kantidja. Dans les deux cas, les citoyens continuent à s’alimenter auprès des camions et des tracteurs citernes déboursant entre 1500 et 1800 DA les dix mille litres. A Agouni Ahcène, Ath Moh Kaci ou Imzoughène, l’eau n’arrive dans les robinets qu’à raison d’une heure tous les dix jours. « Je l’assume et je le déclare devant tout le monde, ces trois villages souffrent encore, alors qu’ailleurs on entend qu’ils ont maintenant de l’eau tous les jours. Toutes les communes de la daïra de Draâ El Mizan sont desservies à partir du barrage de Koudiat Acerdoune. Aucun village d’Aït Yahia Moussa n’est rattaché à ce projet. N’est-ce pas là une discrimination? », s’est interrogé un citoyen d’Ath Moh Kaci. Et de poursuivre: » Les villages dont je vous parle sont les plus démunis de la commune. Pensez-vous qu’un père de famille au chômage pourrait se permettre le luxe de se payer une citerne à mille cinq cents dinars? ». Non seulement, ces villageois évoquent ce manque, mais ils nous parlent aussi de la qualité. « C’est de l’eau imbuvable qu’on nous donne une heure tous les dix jours. Elle a un goût salé »‘, s’est inquiétée une autre personne. A Aït Yahia Moussa, il est attendu que le barrage d’Assif N’Tléta soit réalisé pour voir, peut être, les villages bénéficier de l’eau comme les autres. Notons que certains villages ne sont pas loin de la chaîne qui alimente ceux de Draâ El Mizan ou de M’Kira. On donnera l’exemple de Tafoughalt ou encore de Ath Moh Kaci, Imzoughène et Agouni Ahcène, situés sur le même axe que Draâ Sachem. Quant au projet de Oued Bougdoura, la coordination des sept villages du flanc Ouest, allant de Tachtiouine jusqu’à Tafoughalt en passant par Afir, Ath Rahmoune, Ivouhrène et Ath Attella, attend toujours des réponses à leurs revendications et leur interrogations sur » les vingt six milliards » dépensés.
A. O.