Depuis plus d’une semaine, la localité de Béni Yenni aura vécu au rythme de la fête du bijou. L’affluence n’a pas été comme à l’accoutumée, vu la rétrécissement de la période estivale à cause, notamment, de l’approche du mois sacré de Ramadhan et de la tenue de plusieurs fêtes et festivals dans une période très courte.
Mais, tout de même, le bijou n’a pas perdu de son aura. Ce produit artisanal bien de chez nous attire toujours les foules et émerveille, par sa splendeur et sa sublime beauté les goûts les plus exigeants. C’est donc avant-hier, vers 11 heures, au Centre culturel Mouloud Mammeri de Béni Yenni que s’est déroulée la cérémonie de clôture de cette édition de la fête du bijou. Etaient présents, des représentants de la chambre des métiers et de l’artisanat, les autorités locales (commune et daïra), l’ensemble des artisans, des exposants et une foule nombreuse venue des quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le comité organisateur a tenu à encourager les différents lauréats aux examens de fin d’année (5AP, BEM et BAC) par des cadeaux et des diplômes d’honneur. Les artisans, les exposants et les participants ont eu des diplômes d’encouragement. En somme, l’ambiance était festive et l’ensemble des présents espèrent que la prochaine édition connaîtra davantage de succès et de réussite, car à Béni Yenni quant le bijou va tout va ! Makhlouf Boughareb, le responsable de la communication nous dira : « Nous avons reçu, cette année, plus de quarante exposants, même le bijou targui est venu en force. Il y a eu la robe kabyle, la poterie, la vannerie et l’osier. Nous avons reçu, depuis le début de la fête, quelques 2000 visiteurs par jour, soit environ 15000 au total. La fête s’est déroulée dans de bonnes conditions. Mais il faut reconnaître que le bijou des Ath Yenni n’est plus ce qu’il était dans les années 60, 70, 80 et 90. On comptait, autrefois, des centaines d’artisans, maintenant, ils ne sont que quelques dizaines seulement. L’excessive cherté de la matière et les frais inhérents sont pour beaucoup dans cette déperdition. Comme en économie, quand le bâtiment va tout va, à Béni Yenni, quand le bijou va tout va. Hélas ce n’est plus désormais le cas. Les instances concernées sont invitées à faire le nécessaire pour pérenniser cet art traditionnel, témoin de notre identité et de notre civilisation, unique en son genre ». Signalons que le rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine, souhaitons que la situation s’améliore, en vue de permettre aux artisans de revenir à leurs ateliers pour redorer le blason du bijou de Béni Yenni et de lui donner une dimension supplémentaire sur le marché national et international. Le bijou de Béni Yenni n’est-il pas l’une de nos plus grandes fiertés ?
Hocine T.