A l’initiative de « Tafsut de Normandie » qui est une association kabylo-normande, basée à Rouen et en partenariat avec le théâtre régional Malek Bouguermouh et des éditions « Tira », il se tient à Béjaia du 18 au 27 juillet l’échange culturel entre la wilaya de Bejaia et la Haute Normandie. L’idée de l’échange culturel est née d’une rencontre entre Tafsut de Normandie qui est présidée par Mme Micheline Moulinier Khouas dont le père est Kabyle et d’autres associations culturelles de la wilaya de Béjaia comme l’Etoile culturelle d’Akbou et la Main verte d’Aokas. Les membres fondateurs et les adhérents de l’association kabylo-normande, nous explique l’artiste plasticien Said Atek, lui-même membre de l’association et originaire de Kabyle, ne sont pas tous des Kabylo-Normands comme on pourrait être tenté de le penser, mais parmi eux, il y a beaucoup de Normands de souche qui ont des liens affectifs ou culturels avec la Kabylie et qui cherchent à connaître davantage la culture des Kabyles restés en Kabylie. Notre interlocuteur ajoute même qu’il y des Normands de souche qui suivent des cours de Tamazight dispensés Fahima Abarbour qui est originaire de la région de Béjaia. En se déplaçant à Béjaia avec un riche programme d’échanges culturels, les animateurs de l’association Tafsut de Normandie veulent sortir des clichés véhiculés par les uns et les autres et aller carrément aux sources profondes de la culture kabyle. Mais, « ce n’est pas facile », admet Said Atek, car des gens qui pourraient leur donner ce qu’ils cherchent seraient des historiens et des scientifiques de qualité pour éviter de tomber sur les aspects folkloriques du vécu des Kabyles ». Ils veulent voir la Kabylie avec ses aspects anciens et contemporains mais dispensés par des gens compétents. Des initiatives volontaristes même si elles sont toujours bonnes à prendre pour une association ne sont pas l’objectif numéro de leur venue. Donc parler de la Kabylie, c’est parler des sciences, de l’exil, de l’art. Il y a les pionniers du militantisme de la culture berbère qui peuvent le faire. Le berbère commence à s’adapter au monde à actuel prendre de plus en plus une part entière dans l’universalisme. Entre autres choses qu’ils ont apportées dans leurs bagages à Béjaia, les artistes normands qui vivent en Normandie mettent en avant la Compagnie du théâtre de rue qui s’appelle « Le cercle de litote » et qui n’existe pas en Algérie. Le groupe voudrait, explique-t-on, faire part au public de Béjaia d’une expérience menée en Normandie qui s’appelle « vis-à- visage » et qui consiste à traiter d’histoires intimes et moins intimes de personnes. La pièce créée en Normandie a été adaptée à Béjaia en y intégrant des histoires de Bougiotes. Les organisateurs appellent d’ailleurs les comédiens intéressés par le théâtre de rue à se manifester pour assister au travail de conception et de réalisation du « Cercle de Litote. » Des appels similaires sont lancés aux artistes intéressés de Béjaia à s’inscrire aux autres ateliers artistiques où ils pourront s’initier aux travaux du dessin ou de réalisation de film d’animation. Said Atek, artiste plasticien, quant à lui, invite à réaliser un travail sur l’importance de la mémoire à l’aide des archives personnelles et des vêtements. Notons enfin c’est le 27 juillet à partir de 17 heures 30, que les organisateurs souhaitent faire au public de Béjaia toute la richesse et toute la profondeur des artistes normands lors de l’ultime présentation qui sera donnée à la Place Gomez.
B. Mouhoub