"La viande importée est de bonne qualité"

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Les produits subventionnés par l’Etat sont largement disponibles en stocks dans le cadre du dispositif Syrpalac et leurs quantités suffiront pour couvrir les besoins du marché durant le Ramadhan

Aussi, ces derniers ont été constitués sur la base de discussions avec les filières concernées et conformément à la directive du Premier ministre datant du 12 juin dernier, laquelle directive insiste sur l’organisation du marché en prévision du mois sacré notamment, en matière de disponibilité de fruits et légumes et de produits de première nécessité.

C’est ce qu’a annoncé hier, le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, M. Abdelaziz Ait Abderrahmane, qui était l’invité de la rédaction de la Chaîne III a affirmé d’autre part que, le programme d’importation de viandes rouges est en cours d’exécution par la SGP « Proda » tout en rassurant le consommateur sur le fait que la viande en provenance de l’Inde sera soumise à des contrôles stricts et obéiront, par conséquent aux normes sanitaires requises dans le cadre de la loi 09-03 relative à la protection du consommateur. « Les importations ont commencé le 15 juillet et il est prévu, notamment, d’importer 6.000 tonnes de viande bovine surgelée », a-t-il précisé dans ce sens.

Au total, quelque 10.000 tonnes de viande rouge surgelée seront mises sur le marché dont 4.000 tonnes de viande ovine de production locale, ainsi que 10.000 tonnes de viande blanche congelée de production nationale. Le choix porté sur ce pays qui est l’Inde, après prospection des marchés asiatiques et de l’Amérique latine, est justifié par la compétitivité des prix proposés, a précisé l’intervenant qui ajoutera que « la viande indienne est de bonne qualité », selon les conclusions de la mission spécialisée qui s’est déplacée dans ce pays. Dans le même contexte, M. Ait Abderrahmane a affirmé que la viande congelée importée sera cédée entre 450 et 500 dinars et que la liste des opérateurs agréés à travers le pays par la SGP Proda soit, 300 points de vente, sera transmise aux directeurs du commerce au niveau de chaque wilaya pour les besoins de contrôle à même d’éviter que le produit fasse objet de spéculation.

A ce propos, ce responsable du ministère du Commerce a affirmé qu’un peu plus de 3.000 agents de contrôle seront déployés sur le terrain pour couvrir, au maximum, le marché avouant, par la même occasion que ce nombre était « très insuffisant » d’où le programme de recrutement lancé par la tutelle pour consolider les effectifs des contrôleurs qui devra passer à 7.000 d’ici 2014 et assurer, ainsi « une meilleure couverture du marché”.

Et d’indiquer que 1.000 universitaires ont été recrutés en 2010 alors que l’année 2011 verra le recrutement de 2.500 autres personnes.

A ce titre, M. Ait Abderrahmane a précisé que, le ratio actuel, en matière de couverture du marché est très faible sachant qu’une brigade est affectée pour 800 à 900 commerçants. Concernant les viandes blanches, il a affirmé qu’un million de poussins ont été réservés, dès le départ, pour alimenter les stocks qui seront injectés dans le circuit commercial pour faire face à la demande du Ramadhan. Sur un autre registre, l’invité de la rédaction a affirmé que l’OAIC a reconstitué ses stocks en céréales et que les quantités, actuellement en réserve, suffiraient à couvrir les 4 ou 5 mois à venir. Aussi, l’office procède à des renouvellements continuels de ses stocks pour prévoir d’éventuelles perturbations du marché local, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, il a précisé que, la semoule, « seul produit » qui fait l’objet de contrebande aux frontières avec des pays voisins, est la conséquence des évènements que connaissent ces pays à savoir, la Tunisie et la Libye.

Soulignant que « la tension sur la semoule a baissé ces derniers mois, M. Ait Abderrahmane ajoutera qu’un dossier incluant une série de propositions de mesures au profit des boulangers a été transmis au gouvernement pour examen”. Entre autres suggestions du ministère du Commerce, figurent des crédits à taux bonifiés pour l’acquisition de groupes électrogènes, le rééchelonnement des dettes bancaires et fiscales, la réduction de l’IFU (impôt forfaitaire unique) qui est actuellement de 12% pour les boulangers et de 6% pour les revendeurs de pain ainsi que la suppression de la taxe sur l’environnement. Des propositions qui seront prises en charge dans le cadre de prochaine loi de finances a-t-il déclaré.

Concernant l’huile et le sucre, il indiquera que les prix fixés par l’Etat sont respectés soit 90 DA pour le sucre et 650 DA pour l’huile et que des équipes de contrôle sont sur le terrain pour constater les inflations.

Un relevé des prix est quotidiennement transmis aux services concernés du ministère du Commerce.

L’Algérie n’est pas à l’abri des fluctuations sur les marchés mondiaux

Dans le même ordre d’idées, il affirmera que le dispositif de compensation des importateurs de ces deux produits pour un montant global de 3,450 milliards de dinars est enclenché et que les dossiers y afférents ont été transmis à la direction des impôts pour exécution cette dernière étant chargée des mandatements. Concernant les fluctuations des prix de certains produits sur le marché local durant chaque Ramadhan, ce responsable du ministère du Commerce a indiqué que les prix « se forment au niveau du marché en fonction de l’offre et de la demande ».

D’autre part, « le comportement du consommateur qui procède à des achats massifs à l’approche du mois sacré influe également sur les prix fera savoir l’intervenant. Il s’avère, ainsi, reconnaît M. Ait Abderrahmane que l’Algérie « , n’est pas à l’abri des fluctuations des cours mondiaux d’où l’explosion de sa facture alimentaire pour les cinq premiers mois de l’année en cours en dépit des mesures décidées par l’Etat pour, justement, réduire les importations”.

Ainsi, la hausse des importations est le fait de « bouleversements au niveau international » imputables, entre autres à des « conditions climatiques défavorables”.

En outre, des changements dans les modèles de consommation ont été observés dans des pays comme la Chine et l’Inde d’où l’augmentation de la demande sur certains produits et, par ricochet, celle des prix comme ceux enregistrés pour le blé le maïs et la poudre de lait qui ont connu une hausse de 22% ou encore le café (33%). Les fluctuations sur les marchés internationaux influent également sur les prix qui augmentent systématiquement sur le marché local, rappellera encore l’invité de la rédaction.

Abordant le volet inhérent à l’acheminement des produits alimentaires vers les régions du sud du pays, il précisera d’emblée que les frais de transports sont pris en charge par l’Etat depuis 1997 et qu’il n’existait pas une grande différence entre les prix des fruits et légumes appliqués dans cette région du territoire national par rapport au Nord. Restant dans le même contexte, M. Ait Abderrahmane a affirmé que les prix des fruits et légumes « ne sont pas régulés et qu’ils sont formés par le marché ».

D’autre part, il indiquera que, le comité interprofessionnel des fruits et légumes installé depuis une année sera opérationnel dans quelques mois et devra contribuer à réguler les prix.

Au plan de l’organisation du marché il évoquera le programme de réhabilitation de 32 marchés pour une enveloppe globale de 5,9 milliards de dinars dont 3,7 Mds de dinars pour les espaces consacrés au commerce de gros et 2, 2 Mds de dinars pour les marchés de détail.

Hakim N.

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