Fidèles à une tradition ancestrale, les mères de familles kherratoises accordent un intérêt particulier au mois sacré du ramadhan qu’elles préparent méthodiquement. Le logement et notamment la cuisine sont repeints chaque année et dans le cas contraire, un nettoyage à grande eau est opéré par la maîtresse de maison au niveau de toutes les chambres et dépendances. La literie, les tapis et toute la vaisselle sont systématiquement lavés, astiqués et les rideaux des fenêtres nettoyés, repassés et remis en place. Les ménagères effectuent les achats indispensables, à savoir les produits alimentaires qu’elles entreposent dans le placard. Cependant, elles achètent de la semoule pour rouler le couscous qui sera servi au S’hour sous forme de «Mesfouf» avec du beurre frais, du sucre glacé et du raisin sec, et elles mettent de côté une réserve pour la préparation de la galette croustillante qui accompagnera la chorba. Prévoyantes, elles acquièrent quelques kilogrammes de blé tendre qu’elles confectionneront et moudront pour disposer du frik, ingrédient inéluctable de la fameuse chorba qui sera servie quotidiennement à la rupture du jeûne. Dans un souci d’économie, le père de famille achètera quelques poulets et des morceaux de viandes rouges que la maman s’empresse de découper en petits morceaux et mettra dans des sachets de congélation. Cette démarche est louable car elle offre l’opportunité de maîtriser les dépenses et d’équilibrer le budget familial. De toute évidence, la ménagère kherratoises saisit l’approche du ramadhan pour effectuer quelques achats chez le marchand de vaisselle à savoir marmites, assiettes plates et creuses, verres, cuillères, cafetières, etc. En somme, et durant tout le mois sacré un intérêt particulier est accordé à la cuisine, qui devient un espace privilégié pour la confection des plats.
S. Chenouf