Le versement des pensions pour les retraités suspendu

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C’est un tableau des plus pénibles qu’offrent les alentours de cette banque, ça grouille de personnes âgées, qui souffrent le martyr sous un soleil de plomb sans aucune possibilité pour ces malheureux retraités, dont l’age varie entre 70 et 95 ans et qui sont venus percevoir leurs pensions, de se soustraire aux insupportables dards du climat. L’ampleur anormale de cette foule de vieillards, chancelants et se tenant difficilement débout, attira notre attention. Renseignant pris, il s’avère que la banque a cessé de verser aux retraités leur argent, et ce durant 02 jours, lundi et mardi, ce qui explique en partie l’élargissement de la foule et l’augmentation progressive du nombre des clients de la BADR. Pour en savoir plus sur cet arrêt de payement des pensions, nous demandâmes à voir le chef d’agence. Ce responsable qui nous a reçu dans son bureau nous donna une courte et sobre réponse à propos de ce cas relaté il s’agirait d’après lui « d’un problème technique », sans plus de détails. Après avoir quitté le bureau de ce responsable, et quelques recherches, nous avons appris qu’il s’agissait en fait d’une rupture sur le terminal relié au réseau interne, et ce durant deux jours de suite et comme personne ne peut prévoir la durée de la panne, les retraités n’ont d’autres choix que de faire le pied de grue, du matin au soir, devant l’agence en espérant que la connexion soit rétablie. L’entêtement de ces vieillards à rester sur les lieux, malgré l’étouffante chaleur, s’explique par le début de Ramadhan qui se profile et que ces retraités, tout comme le reste des citoyens d’ailleurs, ont besoin de liquidités pour procéder aux emplettes et aux achats des provisions indispensables en quantités souvent exagérées, pour accueillir le mois sacré à tête reposée. La plupart de ces malheureux, qui s’exposent durant des heures aux morsures d’un soleil brûlant, sont soit diabétiques soit hypertendus, ne pouvant plus se tenir sur leurs vieilles jambes que ne les supportent plus, ils se laissent choir sur les bordures d’un trottoir dont les pavés ressemblent à d’authentiques plaques chauffantes. Dans la journée du mercredi aux environs de 13h30, la banque s’est remise de nouveau a servir ses clients, après réparation du problème technique. Face à l’immense foule qui s’agglutinait devant la porte, le responsable a du faire appel à la police pour mettre de l’ordre en introduisant « ses clients » par groupe de 4 à l’intérieur d’une salle climatisée tandis que le reste de la troupe doit attendre dehors, dans des conditions inhumaines, l’effectif de l’agence étant réduit au maximum n’arrangeant point les choses. A noter qu’avec ou sans ces problèmes techniques, à chaque fin du mois c’est le même scénario qui se répète, au point où l’ensemble de ces vieux retraités en veulent à cette banque et ne se gênent pas pour l’exprimer rageusement et la traiter de tout les qualificatifs, peu honorables, disant que dans des pays moins avancés que nous, les retraités et les personnes du 3e age perçoivent leurs pensions à domicile, on n’est pas encore à ce stade de servitude a l’égard des personnes âgées, mais une salle d’attente équipée de siéges reste du domaine du possible, ou à défaut quelques abris aménagés à proximité de l’agence, et ce n’est pas l’espace qui manque. Hélas, c’est trop demander à ceux la même dont la mission et le devoir sont de veiller à offrir un minimum de confort aux citoyens, notamment ceux âgés et les handicapés. Quand on pense que parmi ces retraités figurent des femmes âgées et des handicapés moteurs, le comportement des autorités devant cet état de fait ne peut être qualifié que de « non assistance aux personnes fragiles et en difficulté ». De passage devant cette banque, ce jeudi aux environs de 11 h, nous avions constaté que la situation n’a pas changée d’un iota, sinon que la nervosité et la grogne, fort apparente dans la foule compacte des retraités, a augmenté de plusieurs degrés.

O. S.

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