"Le seuil de 2000 DA ne s’applique pas aux malades chroniques"

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Il n’y a pas mieux que la communication pour lever les équivoques et couper court à toute mauvaise interprétation d’une décision ou d’une mesure gouvernementale. Cette conviction est, semble-t-il, partagée par ceux qui ont la charge de veiller à la mise en œuvre de décisions importantes et qui concernent le citoyen directement

C’est du moins ce qui est permis de croire à la faveur des précisions apportées par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale au lendemain de l’entrée en vigueur de la généralisation du système du tiers payant du médicament.

Dans une déclaration à l’APS, le directeur général de la sécurité sociale, M. Djaouad Bourkaïb a indiqué que « les personnes souffrant de maladies chroniques, les retraités et ceux à faibles revenus, dont le nombre est estimé à 2,8 millions de bénéficiaires en 2011, ne sont en aucun cas concernés par le seuil de 2.000 DA de prise en charge par la sécurité sociale des médicaments, fixé dans les nouvelles mesures du système du tiers payant ». Et ce responsable de poursuivre : « Il n’y a aucun changement pour ces catégories, qui continueront de bénéficier comme auparavant du système du tiers payant. »

Pour rappel, ces nouvelles mesures qui s’adressent aux assurés sociaux titulaires d’une carte Chifa ainsi qu’à leurs ayants droit, autres que les catégories précitées, fixent le montant maximal de la prise en charge par la sécurité sociale du coût des médicaments prescrits dans une ordonnance à 2.000 DA, à concurrence de deux ordonnances par trimestre et par personne. Et pour rassurer définitivement cette catégorie d’assurés, M. Bourkaïb affirmera que « toute ordonnance prescrite à un malade chronique, quel que soit son montant, est prise en charge par la sécurité sociale ». Voilà qui a le mérite d’être dit clairement. Il sera aussi précisé que cette prise en charge est comprise entre 80 % et 100 % du montant de l’ordonnance prescrite au malade chronique, et ce, en fonction de ses cotisations à la sécurité sociale.

2.000 DA suffisent pour le traitement de maladies “ordinaires”

De même qu’il faut savoir que l’ordonnance, devant être présentée à une pharmacie conventionnée avec la CNAS, couvre les besoins en médicaments du malade chronique sur une période de 2 à 3 mois. Depuis le lancement de la carte Chifa en 2007, seuls les retraités et les personnes souffrant de maladies chroniques bénéficiaient de ce système. Pour M. Bourkaïb, la généralisation du système est un avantage nouveau au profit de tous les titulaires de la carte Chifa qui ne sont pas malades chroniques puisque ils pourront désormais bénéficier du système du tiers payant pour l’acquisition de médicaments pour le traitement des maladies ordinaires.

Quant au choix arrêté de fixer le seuil à 2.000 DA par ordonnance, M. Bourkaïb le justifiera par les études faites et qui ont démontré que celui-ci est « largement suffisant pour le traitement de maladies ordinaires ». Reste toutefois que le malade n’est pas limité à ce seuil puisque dans le cas où le montant de l’ordonnance du bénéficiaire dépasse les 2.000 DA, il aura juste à régler au pharmacien la différence qui sera par la suite remboursée par son centre de paiement, est-il encore précisé. Enfin, il faut rappeler que 5.964.392 cartes électroniques des assurés sociaux de la Cnas, sur 6.140.095 cartes produites durant l’année 2011, ont été remises aux bénéficiaires à travers le territoire national, soit un taux de remise de 97%. S’agissant du nombre d’assurés concernés par la carte Chifa, il s’élève à 8.351.011 assurés, selon le ministère du Travail et l’Emploi et de la Sécurité sociale. Le nombre de bénéficiaires du système du tiers payant du médicament est passé de 600.000 en 2002 à 2.400.000 en 2011.

De plus, 730 centres payeurs de la sécurité sociale ont été lancés à juin 2011 et 8.551 pharmacies privées conventionnées selon des statistiques révélées par le ministère.

Hakim N.

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