Le marché des fruits et légumes sans foi ni loi

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Dans la région est de la wilaya de Bouira, notamment dans les communes de la daïra de M’Chedallah, les prix des fruits et légumes sont excessivement chers, comparativement à Bouira ville où, avec une meilleure disponibilité en qualité et en quantité ils sont plus cléments.

Ils sont en phase de devenir visiblement plus chers et de moins en moins de bonne qualité en plus de leur indisponibilité. Cet écart n’est pas passé inaperçu aux yeux des citoyens dont certains s’approvisionnent au marché couvert de Bouira, situé à proximité de la gare routière et où les prix pratiqués sont de loin plus cléments. La courgette y est proposé entre 10, 25 et 30DA, la pomme de terre entre 25 et 35 DA, la tomate à 35 ou 40 DA et la salade à 35 DA. Les mêmes produits, au niveau de la région de M’Chedallah sont tout autres : 40 DA pour la pomme de terre, 50 DA pour la salade et la tomate, 35 et 40 pour la courgette. Au marché hebdomadaire de M’Chedallah, qui passe pour être le baromètre en la matière, les prix sont d’une part de plus en plus inabordables, et d’autre part, les produits sont peu abondants, et les commerçants, pour la plupart des ambulants qui s’approvisionnent à partir des régions de Sétif, Biskra, Jijel, de moins en moins nombreux. Animés bien évidemment par le gain, ils se mettent à flairer le bon coût pour opter pour tel ou tel légume ou tel autre fruit pouvant assurer une bonne marge. Beaucoup d’entre eux optent également, en cette période de chaleur qui abime rapidement les légumes notamment les salades et la tomate, pour les fruits, comme le melon, la pastèque, les pommes, le raisin de table, dont les prix sont d’ailleurs plus abordables. Certains à l’humour avéré diront ironiquement à ce propos qu’«on ne tardera pas à mettre des fruits dans nos marmites». D’autres préfèrent passer au commerce de gros en procédant à la revente de leurs produits à d’autres commerçants, qui, se plaçant dans la chaîne de la commercialisation qui pullule d’intermédiaires, engrangent, à leur tour, une autre marge qui vient augmenter les prix de vente au consommateur. Ce dernier, pour justement se prémunir et réduire la saignée, saute sur la moindre occasion, au moindre indice de la baisse passagère des prix, pour se livrer à des achats massifs de denrées non périssables, comme l’oignon, l’ail, l’huile de table, le sucre, n’ayant plus confiance dans le marché soumis à des mouvements dont personne ne semble prédire les tendances, ni maîtriser la régulation, y compris ceux dont la mission et la raison d’exister est de veiller à cela. Qu’on vienne incriminer le consommateur d’être le responsable, par ses achats massifs, d’une telle anarchie, ne semble pas être une thèse défendable, car, d’aucuns disent que c’est plutôt l’attitude du marché qui pousse les gens à stocker. Un cercle vicieux qu’on voudrait bien briser.

Mohand Meghellet

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