L’aviculture, un créneau en pleine expansion

Partager

C’est l’une des activités agricoles qui a battu tous les records cette année dans la région de M’Chedallah avec plusieurs poulaillers dans chaque localité. Une activité qui attire de plus en plus de monde et qui enregistre son plein essor.

L’engouement autour de cette filière d’élevage est encouragé par plusieurs facteurs. Le premier étant la période d’engraissement relativement court ne dépassant guère les 45 jours pour voir la série prête à la commercialisation, ensuite c’est la facilité de son écoulement grâce aux dizaines de maquignons et autres spéculateurs qui sillonnent la région à bord de véhicules utilitaires et qui raflent la production en gros pour la revendre le double de son prix dans des régions où ce genre d’élevage est inexistant. L’autre raison qui attire les agriculteurs vers cette activité est la facilité d’acquisition de la matière première avec l’entrée en activité dans les régions limitrophes tel que Bechloul, El Asnam et même Aïn Bessem de chaînes de couveuses et production de poussins, en parallèle à de nombreux autres transformateurs et fabricants d’aliment de bétail. Le tout reste bien entendu l’œuvre du domaine privé qui accorde toutes les facilités d’acquisition du poussin et son aliment, dont celle des payements à terme, soit en fin de saison après écoulement de la production. L’autre facteur encourageant l’élevage du poulet tant celui dit de chaire que de la poule pondeuse, est la forte demande. Notamment en période estivale, en raison des fêtes où la chorba, l’une des variétés qui compose le menu, est faite avec du poulet. Viennent ensuite le Ramadhan et la série de fêtes religieuses : l’Aïd, Thaâchourth, El Mouloud, entre autres ou la tradition veut que chaque famille doit sacrifier un ou plusieurs poulets. L’apparition des chaînes de froid et autres chambres froides, qui permettent une longue conservation du poulet vidé et sa congélation est aussi un élément, et pas des moindres, incitatif et encourageant. Cela, en parallèle à la mise en service de plusieurs abattoirs avicoles industriels dans la région de M’Chedallah, ce qui explique la relance à grande échelle de l’aviculture. De plus, c’est un créneau qui présente moins de risques et surtout des garanties de bénéfices substantiels dans des délais relativement courts. A noter cependant un phénomène qui bouscule la logique qu’est celui de la hausse vertigineuse des prix du poulet qui se maintiennent entre 250 à 300 DA le Kg, malgré une offre qui dépasse de loin la demande, du moins locale. Sur un autre volet, même si ce créneau d’aviculture fait vivre des centaines de familles, il se pratique souvent dans des conditions qui ne font cas d’aucune règle d’hygiène. Les normes exigées ne sont pas respectées, telle que la proximité du poulailler avec des groupes d’habitations à proximité de points ou cours d’eau, des battisses inadéquates, à l’exemple de quelques énergumènes qui transforment en poulaillers des logements acquis dans le cadre des opérations d’aide à l’habitat rural ou celle dite RPH. Pour d’autres ce sont les conditions de la vente qui posent problème. On les rencontre au niveau des marchés hebdomadaires occupant des stands à proximité de matières alimentaires ou sur les places publiques. Comme les poulets sont exposés vivants, les clients exigent à ce qu’ils soient égorgés sur place. Le poulet non seulement se vide de tout son sang sur les lieux, mais en se débattant il y laisse aussi une bonne partie de son plumage et duvet. Il n’est nullement exagéré de dire que parmi toutes les matières commercialisées au niveau des marchés et places publiques, le poulet est de loin le plus polluant, sachant que son sang en se séchant devient un foyer d’épidémies mais aussi attire toutes les espèces d’insectes et mouches qui se chargent de transmettre à l’homme, tous les microbes générés par le pourrissement du sang

Oulaid Soualah

Partager