Seize, c’est le nombre de salles de cinéma que compte la wilaya de Tizi-Ouzou. Mais une seule d’entre elles est actuellement ouverte au public
Au moment où le secteur de la culture reprend peu à peu ses droits et essaye de reprendre du poil de la bête à travers le territoire national, la wilaya de Tizi-Ouzou ne dispose que d’une salle de cinéma.
En effet, à part celle de la commune de Larbâa Nath Irathen, les quinze autres salles de projection de films que compte la wilaya, réparties à travers ces localités ont dû mettre les clés sous le paillasson il y a quelques années déjà. Aujourd’hui, certaines d’entre elles sont à l’abondant total. Quinze salles de cinéma, et pas une seule n’est en mesure d’être considérée comme telle, vu l’état délabré où elles se sont retrouvées suite à l’abondant dont elles ont fait l’objet. Fermées l’une après l’autre par l’Etat pour des raisons sécuritaires mais aussi financières, plus jamais aucun intérêt ne leur a été porté depuis, ni au septième art d’ailleurs. Une situation qui demeure la même une vingtaine d’années plus tard. C’est ainsi que Tizi-Ouzou ne compte comme infrastructure culturelle que la maison de la culture Mouloud Mammeri, et le théâtre régional Kateb Yacine récemment rénové. La salle Djurdjura, le Mondial, l’Algéria pour ne citer que ces cinémas ne sont plus qu’un vieux souvenir. Certaines personnes qui ont eu la chance de vivre cette période où de nombreux films et documentaires ont été projetés dans les salles sombres, au grand bonheur des cinéphiles et autres amateurs, se rappellent encore de cette époque qu’ils regrettent tous. “Ça faisait presque partie de notre quotidien. Je me rappelle qu’à l’annonce d’une projection, des files énormes se créaient devant l’entrée des quelques salles de cinéma qui subsistaient à l’époque. Les jeunes n’avaient pas d’autres choix que d’aller au cinéma qui constituait l’unique attraction», se rappelle un quinquagénaire. Nostalgiques, beaucoup d’entre eux souhaitent revivre ces beaux moments qu’ils qualifient d’inoubliables. “C’est surtout durant le mois de carême que ces salles font incontestablement le plein étant donné que la wilaya n’offrait pas d’autres alternatives en matière de loisirs à cette époque», se souvient un autre habitant de la région la quarantaine à peine dépassée. “Je ne me rappelle que des salles archi combles, et aussi des films dont la plus grande majorité étaient bolliwoudiens”. La nouvelle génération doit certainement envier ses aînés sachant que parmi les jeunes d’aujourd’hui, on compte ceux qui n’ont jamais eu l’occasion ni la chance de mettre les pieds dans une salle de cinéma au sens propre et d’y suivre un film. Les films, ils n’en voient que sur les chaînes de télévision. Ou alors au niveau de l’enceinte culturelle Mouloud Mammeri qui s’est retrouvée à plusieurs reprises à remplir ce rôle faute d’une salle de cinéma proprement dite.
Quatre salles de cinéma
réouvertes dans deux ans
“A voir le nombre d’amateurs de cinéma que compte la région, les pouvoirs publics devrait donner un peu plus d’importances au cinéma. Ils devraient s’investir dans les projets de rétablissement des salles de cinéma, ils contribueraient par la même au retour du cinéma dans la régions», déclarera un autre citoyen qui n’a pas caché sa volonté de voir se concrétiser le projet de réouverture des salles des cinéma, “et pourquoi pas la création d’autres pour répondre à la demande ?
Par ailleurs, des projets de rénovation de ses infrastructures cinématographiques ont été annoncés par la direction locale de la culture. Et ceci, dans le cadre d’un schéma directeur spécialement conçu pour revigorer le secteur culturel dans la région. La direction de la culture a pris l’initiative de prendre en charge cette mission de réhabilitation des ses salles de cinéma trop longtemps abandonnées. Ces ainsi, et avec la contribution des APC, le directeur locale de la culture parle de quatre salles de cinéma, dont le projet de rénovation est déjà en étude. Il s’agit de celle de Tizi Ghennif, Aïn El Hammam, ainsi que des salles Mondial et Djurdjura au chef-lieu de la wilaya. Le directeur local du secteur de la culture M. El Hadi Ould Ali assure même que les travaux prévus pour l’enceinte du Djurdjura devraient commencer incessamment. Pour lui, ces quatre structures devraient rouvrir leurs portes « dans deux ans « , ajoutera M. Ould Ali. En attendant l’aboutissement de ce projet de réhabilitation, les jeunes de la wilaya sont livrés à eux-mêmes notamment durant ce mois de carême où ils n’ont nullement l’embarras du choix pour passer le temps durant les journées chaudes et pour se permettre des soirées ramadhanesques animées.
Tassadit Ch.