Dans la ville de Seddouk,les journées et les soirées ramadhanesques sont bien animées dans les principales rues, très fréquentées.
Il faut dire aussi que le mois de Ramadhan reste le mois où les commerces occasionnels pour ne pas dire informels naissent comme des champignons pas seulement à Seddouk mais partout ailleurs. Des commerçants, des salariés…se reconvertissent en fabricants de Zlabia ou en vendeurs de pains, brioches, croissants et autres. Des activités juteuses qui rapportent gros durant le mois de piété et de Rahma où les Algériens deviennent une société de consommation. La rue Oualem Seddik est une rue commerçante par excellence. Elle est la plus animée de jour comme de nuit en raison des commerces de toute nature alignés l’un après l’autre et des deux côtés de la chaussée. Les gens se souviennent encore d’Ammi Ali, un ressortissant tunisien qui a fondé dans cette rue une fabrique de Zlabia, crêpes, makroutes, etc. Il travaillait à longueur d’année et ce, durant 40 ans. A sa vieillesse, il rentre chez lui en Tunisie et son fils a tenté de reprendre le flambeau, mais au bout de quelques années, il a plié bagages. Cette année au même endroit, trois fabricants de Zlabia se disputent la succession. Outre la Zlabia dans la journée, des étales de produits de consommation pullulent. Et ce qui est navrant, certains produits sont exposés en plein air et parfois à même les trottoirs. Les jeûneurs qui ont les yeux plus gros que le ventre ne se contentent pas d’acheter seulement l’essentiel, mais achètent tout ce qu’ils voient. Ils consomment tout sans se soucier du risque que cela pourrait entraîner sur leur santé quand les produits sont fabriqués ou vendus dans des endroits insalubres ou exposés aux chaleurs de l’été. Arrive le ftour, la table est bien garnie, certes, mais seulement une partie en est consommée, et le reste irait remplir la poubelle. Que de gaspillage inutile d’argent durant le Ramadhan et que d’intoxications chez les personnes imprudentes dont les malaises gastriques survenant après le ftour les envoient aux urgences. Souvent, les urgentistes sont dépassés par le nombre d’intoxiqués qu’ils reçoivent de nuit. Le soir venu, place est laissée aux barbecues. Juste après le ftour, des hottes sont installées sur les trottoirs des rues très fréquentées. Les embruns émanant des brochettes, merguez, viandes hachées grillées sur des feux de bois sont emportées par le vent des centaines de mètres à la ronde et chatouillent les narines.
L. Beddar