Aït Imghour réclame une maison de jeunes

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Le village d’Aït Imghour qui compte environs 4000 habitants, dont une grande partie de jeunes, ne possède pas une maison ou un foyer de jeunes, pour leurs moments de détente ou la pratique des activités sportives et culturelles. En effet, beaucoup de jeunes et adolescents de ce village se trouvent obligés de se déplacer à la maison de jeunes du chef-lieu communal, ou encore solliciter les salles de sports privées à Boghni. Il y a lieu de signaler que d’après des sources proches des autorités de la commune, «une enveloppe de 400.000DA a été dégagée par l’APW de Tizi-Ouzou, pour le projet de restauration de la maison de jeunes à Aït Imghour, et ce depuis depuis plus d’une année (octobre 2010), mais à ce jour, rien n’est encore fait», confie notre source. Et d’ajouter : « Les comités de villages ont reçu une correspondance en guise de réponse à ce sujet, pour leur signifier que l’argent pour le projet a été accordé». Sceptiques, les citoyens de ce village se demandent pourquoi ce projet n’a pas encore vu le jour jusqu’à présent ! «Ce projet verra-t-il enfin le jour prochainement ou bien, sera-il mis à l’écart comme le projet de gaz de ville qui devait se faire en 2008, alors que ce n’est que ces jours-ci que les travaux de sa réalisation sont entamé ?», déplore un villageois en affichant une certaine méfiance. Notons que la soit disant petite maison où les enfants et les jeunes de ce villages exerçaient au moins le karaté n’est qu’une salle en piteux état, au toit fondu et aux murs endommagés. Actuellement, elle n’est d’ailleurs pas opérationnelle. Il faut dire également que malgré l’état de cette salle, il y a quand même quelques personnes qui ont à cœur d’assurer l’encadrement des enfants du village et leurs apprendre les techniques d’une seule activité sportive à savoir le karaté sinon aucune autre activité ne se fait. Ces jeunes voulant oublier un peu le chômage et fuir cette réalité amère qui ne les a pas épargnés, à l’instar de tant d’autres jeunes de la Kabylie. Ils ont voulu alors par cette initiative rendre service aux enfants du village. Malheureusement, ils n’ont pas reçu le soutien et l’encouragement des autorités locales, malgré leurs demandes continues de restaurer cette petite maison de jeunes et la doter de moyens adéquats. Pire que ça, ces autorités censées se rapprocher des citoyens de la localité notamment de ces jeunes préoccupés du projet de la maison de jeunes, ne les reçoivent même pas ou les accueillent très mal, c’est du moins ce que signifie la réaction du premier responsable de l’APC, face aux demandes d’explications d’un jeune universitaire moniteur du karaté du village d’Aït Imghour. Ce dernier, en étant informé par l’enveloppe dégagée par l’APW et destiné pour la restauration de la maison de jeunes d’Aït Imghour, s’est rapproché de l’APC de Mechtras. Selon ses dires, il a demandé au P/APC : «Pourquoi rien n’est encore fait alors que la subvention pour cette maison de jeunes est dégagée par l’APW ?» Quelle ne fut la surprise de notre jeune universitaire lorsque, affirme-t-il, le maire en guise de réponse le saisit par l’épaule. « J’ai voulu éviter une bagarre, alors j’ai préféré me retirer. Cela s’est produit, il y a près d’un mois», affirme-t-il. Il est important de rappeler qu’une maison ou un foyer de jeunes, comme son nom l’indique, est une infrastructure qui a comme objectif principal l’insertion de jeunes toutes catégories confondues et un milieu de distraction. Le lieu est sollicité à absorber le taux de délinquance, et de toute sorte de débauches dans lesquelles un adolescent peut facilement tomber. Il est donc important que cette infrastructure soit disponible dans chaque localité au lieu de voir les jeunes livrés à toutes les tentations négatives. Aussi, la revendication d’une maison de jeunes est-elle exagérée que celle de vouloir arracher la lune ?

Rachida Selmani

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