Site icon La Dépêche de Kabylie

Un centre d’enfouissement technique en projet

Aghbalou, une commune située à 60km à l’est de Bouira, perchée sur les cimes de la chaîne montagneuse de Djurdjura, est connu non seulement pour sa démographie, mais également pour ses contraintes, dont celle de la décharge publique. Cette dernière a projeté la cité au devant de l’actualité locale et des préoccupations de ses responsables désemparés devant les réactions, plus d’une fois, des populations locales et des défenseurs de l’environnement, qui n’ont pas cessé de protester contre les dégâts occasionnés à l’environnement et à la nappe phréatique. Le problème de la décharge semble s’acheminer vers une solution à travers le centre d’enfouissement technique (CET), inscrit en projet sectoriel du département de l’environnement, et dont les études sont achevées. Même l’entreprise de réalisation est connue. L’emplacement est prévu sur le terrain d’un privé avec l’aval de la commission de choix de terrain. Cette option radicale est à même de faire quitter à la commune son sinistre statut de municipalité malade de ses déchets, pour peu que le passage à la réalisation ne soit pas otage de la bureaucratie et des autres contraintes qui viendraient justifier les retards et les surcoûts qui en découleraient. Rappelons qu’à sa création en 1984, la commune a bénéficié au même titre que ses voisines Saharidj et Ahnif, d’une enveloppe financière de 400 000DA pour la création d’une déchargé contrôlée, implantée du côté de Aïn Zebda, à la limite de ses frontières avec la commune de Beni M’Likeche, dans la wilaya de Béjaïa. Au fil du temps, et avec le cumul des déchets, les dégâts ne tarderont pas à se manifester, suscitant la réaction aussi bien des militants environnementalistes, qui dénoncent les défigurations portées au paysage paradisiaque dont regorgent nos montagnes, que des riverains qui se plaignent de la contamination de leur nappe phréatique. De guerre lasse d’obtenir le transfert de la décharge, ils actionnent un procès où ils obtiennent gain de cause. La commune s’est mise à «exporter» ses déchets, pour un moment seulement, vers Saharidj, une commune voisine dont la population ne tarde pas à monter au créneau, en interceptant les véhicules qui assuraient le transport, en les sommant d’arrêter l’opération. Devant une telle problématique, les autorités de la commune d’Aghbalou se sont rabattus sur une solution d’urgence et provisoire en déversant leurs déchets dans un ravin jugé le plus indiqué de par son emplacement. Parions que devant le volume important des déchets secrétés par les ménages, des voix ne tarderont pas à s’élever pour protester contre leur débordement.

D’où l’urgence de ce centre technique comme solution radicale, sachant qu’il est ainsi appelé parce que conçu pour minimiser les risques de pollution et de contamination de l’environnement. N’est-ce pas l’objectif recherché ?

Mohand Meghellet

Quitter la version mobile