La wilaya de Tizi-ouzou, qui n’a jamais connu un réel répit au niveau sécuritaire, a vécu hier une journée de terreur, suite à l’attentat suicide perpétré tôt le matin, contre un commissariat du chef-lieu de la ville. Hier, peu avant l’appel à la prière d’El Fedjr, la ville de Tizi-Ouzou a été secouée par une forte déflagration qui s’est faite entendre à des kilomètres à la ronde. Il s’agissait d’un attentat suicide qui venait d’être perpétré par un kamikaze. A bord d’un pick-up Toyota Hilux, bourré d’explosifs, ce dernier a foncé sur l’enceinte de l’ex brigade de gendarmerie du centre-ville de Tizi-ouzou faisant plus d’une trentaine de blessés et, heureusement, aucun mort. Les habitants de la ville qui ont été tirés de leur sommeil, peu après le S’hor, ne pouvait se douter un instant que l’un des commissariat du chef-lieu de la wilaya venait, à l’instant même, de faire l’objet d’une attaque terroriste. Il s’agit d’un énième attentat suicide perpétré contre un commissariat au niveau du chef-lieu de la wilaya en l’espace de quelques années seulement, ce qui fait craindre une recrudescence des actes terroristes. La dernière attaque en date ayant ciblé une enceinte sécuritaire au niveau de la ville de Tizi remonte à l’année 2008. Un kamikaze avait foncé avec son véhicule, vers le siège des Renseignements Généraux de la sûreté de wilaya de Tizi-ouzou. Le bilan avait fait état d’une dizaine de blessés, en plus de dégâts matériels colossaux. Alors qu’en juin 2007, un attentat à la bombe a été perpétré devant le commissariat central de la ville où un policier y a trouvé la mort, alors que 13 autres ont été blessés. Par ailleurs, d’autre commissariats et sièges de sûreté de daïra ont subi le même sort. C’est le cas notamment du siège de la Gendarmerie de Beni Aïssi, dans la commune de Beni Douala, en juillet 2010, qui a causé la mort d’une personne et blessé huit autres. Peu avant, en février 2007, le siège de la sûreté de daïra de Mekla avait fait l’objet d’un attentat à la voiture piégée. Ceci, pour ne citer que ces quelques attentats. Sinon la Kabylie, plus particulièrement la wilaya de Tizi-Ouzou, n’a jamais été épargnée par les hordes terroristes. Cette région a toujours constitué le fief privilégié des islamistes armés, après avoir perdu du terrain ailleurs. Bouzeguene, Azazga, Draâ El Mizan, Azeffoun, Yakouren… pour ne citer que ces localités ont toutes été secouées par des attentats terroristes. C’est comme si la wilaya ne pouvait vivre sans ce terrorisme qui lui colle à la peau. Aujourd’hui, la wilaya de Tizi-ouzou qui tente de réapprendre à vivre et de renouer, peu à peu, avec la sécurité et la quiétude, notamment en cette période du mois de Ramadhan, risque de basculer, une fois de plus, dans la peur suite à ce qui c’est passé hier matin. Cet attentat, que nul ne pouvait présager, vient confirmer l’idée d’une région où la couverture sécuritaire n’a pas encore fait ses preuves malgré le déploiement impressionnant des services de sécurité dans la région. Depuis l’avènement du terrorisme, la Kabylie n’a jamais connu de répit face aux attentat et autres attaques terroristes, à tel point qu’il sont bien rares les jours qui passent sans qu’une attaque ne soit signalée ou qu’une bombe ne soit désamorcée ici et là à travers le territoire de la wilaya. Des attaques qui ciblent, pour la plupart d’entre elles, les différents services de sécurité. Des faux barrages dressés et des bombes sur les routes, se font à chaque passage des convois armés… c’est dire que le terrorisme n’a pas dit son dernier mot, tentant de refaire surface à travers cet énième attentat. Un attentat qui a jeté l’émoi sur la wilaya d’une manière générale, et sur la ville des genets en particulier. La population locale craint une recrudescence de ce genre d’actes lâche. La vigilance doit être de mise.
T. Ch.

