La bibliothèque communale sans directeur et sans statut

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La bibliothèque municipale de M’Chedallah est ouverte au public depuis près de 7 mois. Mais comme par fatalité son fonctionnement normal n’est pas pour demain, à en juger par son état actuel et les contraintes qui se dressent sur son chemin.

Entre autres, l’absence à ce jour d’un directeur. Une absence liée ou justifiée par les conflits de paternité ou de compétence entre la commune et la direction de la culture, en plus des problèmes de sécurité posés par les gardiens désignés par la commune. Ces derniers appréhendent les agressions ou les vols par le fait que les fenêtres toutes en vitres du rez-de-chaussée ne sont pas protégées par des barreaux. Ces carences dont le règlement est pourtant d’apparence simple, ne sont pas moins sans entraver sérieusement la fonctionnalité d’une structure ayant pour objectif d’offrir des espaces de culture, de savoir et de loisirs à la jeunesse. Construite à proximités du centre culturel, en R+2, dans un coin calme et loin des nuisances sonores, elle a toutes les caractéristiques exigées, notamment la répartition fonctionnelle des lieux qui est de nature à offrir un cadre idéal pour les visiteurs qui viendraient à la fréquenter. Le rez-de-chaussée est affecté à l’administration, avec un hall de réception et d’orientation, une salle d’informatique où sommeillent 13 ordinateurs en attente de leur exploitation pour l’Internet, subordonnée à la mise en place des grilles protectrices pour les fenêtres vitrées. Les étages supérieurs sont réservés aux salles de lectures, au nombre de 3, deux pour les hommes au 1er étage, et une pour les femmes, au deuxième niveau. La mixité n’est pas à l’ordre du jour, par ici. Sur le plan humain, environ 10 agents, dont un seul affecté par la direction de la culture, les autres relevant de la commune, et tous affectés dans le cadre du pré emploi, permettent à la structure d’ouvrir ses portes pour accueillir des lecteurs, leur offrir son petit lot de 3000 livres, dont 80% en langue arabe, et zéro % en tamazight. Ce lot provenant de l’APC, celui de la direction de la culture est attendu après la désignation d’un responsable. Nous apprenons qu’un émigré de passage sur les lieux, s’est proposé pour un don de livres scientifiques, notamment de médecine, mais qu’il n’a pas pu faire aboutir en raison des autorisations exigées, pour lesquelles il aurait sollicité l’aide du président de l’APC; ‘’ avec des moyens insignifiants, nous avons été submergés par les élèves et les lecteurs de différents âges, au cours de l’année, bien qu’actuellement, nous connaissons une légère baisse de fréquentation ; en ce moment, notre salle de lecture est ouverte jusqu’à minuit, pour accueillir un groupe de médecins en fin de cycle, qui viennent faire leurs travaux de recherches ‘’, nous dit, non sans fierté M. Mesrane, qui nous apprend que faute de disponibilité de titres en plusieurs exemplaires, le prêt de livre n’est pas envisageable pour le moment. Voilà une situation de manque de coordination et d’anticipation rendant la construction des murs bien moins difficile que l’exploitation et la gestion de nos réalisations.

Mohand Meghellet

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