Les malades stomisés ont tenu hier, à lancer un cri, de détresse à travers leur association quant à la situation difficile que sont en train d’endurer les malades atteints de cette pathologie.
En plus de vivre chaque jour avec comme charge une maladie dure à supporter, notamment au près d’une société qui ne l’accepte toujours pas et ne lui accorde que nécessairement le diminutif de maladie chronique.
Une maladie qui n’a pas encore affranchie du tabou qui l’entoure, les stomisés doivent lutter au jour le jour afin de voir leurs premiéres exigences prises en compte. C’est ce qui a été mis en évidence hier, par le premier responsable de l’association des stomisés d’Algérie, M Rezghi Rachid au cours d’une conférence de presse tenue au niveau de la clinique Mohamed Boudiaf à Tizi-ouzou. C’était d’ailleurs, une occasion pour le président de cette association de tirer la sonnette d’alarme sur une situation d’abandon qui n’a » que trop duré » que vivent les stomisés. M Rezghi Rachid indique que l’association qu’il préside compte pas moins de 1000 adhérents. » La situation que vivent les stomisés est des plus déplorables, nous voulons profiter de cette occasion afin de tirer la sonnette d’alarme et dire que cette catégorie sociale est en train d’être de plus en plus marginalisée par les autorités concernées « . Il enchaînera par dire que « notre association créée depuis 1988, prend en charge ces malades déchus mais n’a pas reçu de subvention de l’Etat depuis 1999. Depuis cette année- là nos malades sont livrés à eux même car nous, nous ne pouvons leur assurer que le minimum. Et toutes nos requêtes et demandes à toutes les autorités concernées restent lettre morte ». Ces malades chroniques ne peuvent même pas s’approvisionner en poches de stomie qui sert à conserver les selles des malades stomisés, introuvables qu’elles sont sur le marché. Une chose qui pousse les personnes atteintes de cette maladie de recourir à des solutions improvisées.
C’est le cas notamment de ces malades qui s’affairent, au risque d’attraper des virus et des bactéries au péril de leur vie, à laver les poches « sensées être jetables » dira un intervenant. Ceci avant d’assurer qu’il existe d’autres malades qui « mangent peu pour minimiser les besoins et font face à leurs excréments de cette manière. Il ne faut plus tolérer une telle situation uniquement parce que ceux qui sont habilités à le faire n’approvisionnent pas les malades en poches pour personnes stomisés. C’est une atteinte à la dignité humaine que de ne pas permettre à ces personnes de faire face à leur maladie ». Le conférencier assurera par la suite, que la souffrance de ces malades qui se comptent par centaines au niveau de la wilaya est quotidienne. Ajouter à cela, celle que vivent leur entourages » alors comment ajouter à cette souffrance le déficit en équipements nécessaire afin de faire face à leur maladie ? » se demandera-t-il. C’est pour cette raison que le directeur général de l’Office national d’appareillage et d’accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) est de loin la première personne fustigée dans cette affaire. Il n’hésitera d’ailleurs pas à clamer » Partez monsieur le DG ! « . Ce dernier n’a jamais été à l’écoute de cette frange de la société ne cessera de dire le premier responsable de l’Association algérienne de stomisés ainsi que les autres intervenants au cours de cette même conférence de presse. Le directeur général de l’ ONAAPH, assureront les intervenants, n’a jamais pris en considération la détresse des stomisés. « A chaque fois que les stomisés s’en remettent à l’ONAAPH pour s’approvisionner en poches de stomie, cette dernière reste de marbre. Laissant le malade se prendre en charge lui même en y mettant son propre argent. Et avec une boite de trente poches dont le prix avoisine les 10 000 dinars, en plus des supports nécessaires qui coûtent entre 3 et 4 000 dinars, cela n’est pas tant évident ». Des charges financières que ne peuvent supporter la plupart des malades. Le président de l’association finira par dire « Nous espérons voir la situation des stomisés s’améliorer et ses préoccupations prises en charge, car comme le diabète,la tension artérielle sont des maladies chroniques, la stomie aussi est une maladie chronique dont il ne faut pas avoir honte, ni pour ce qui est du malade, ni des personnes qui le côtoient au quotidien » dira M Rezghi Rachid. Ce dernier qui fera savoir que l’association compte ouvrir dans chaque wilaya « des maisons pour stomisés afin de mettre un terme à l’isolement de ces personnes, notamment dans les localités les plus éloignées ».
T. Ch.